En octobre, "mamy" aura vraiment le blues, et, avec elle, bien des bédéphiles en auront gros sur la patate : l'auteur de BD André Geerts, papa de la saga légère, tendre et facétieuse du petit Jojo dont le dernier volume, Mamy Blues, paraîtra cet automne, est mort. Les médias belges et les supports consacrés au neuvième art pleurent aujourd'hui la disparition de l'auteur belge, qui s'est éteint dans la nuit des suites d'une longue maladie. Il avait 54 ans, et le petit Jojo qu'il enfanta en 1987 aux éditions Dupuis perd son papa beaucoup trop tôt.
Formé à l'Institut Saint-Luc de la capitale belge, l'auteur bruxellois, après avoir publié sa première planche en 1974, fit ses armes au sein de l'immanquable pépinière du journal Spirou, à partir de 1976. C'est là que naquit progressivement Jojo, d'abord sous forme d'illustrations et de demi-planches... avant d'avoir ses propres albums, à partir de 1983. Depuis, l'adorable garnement a grandi au fil de 17 aventures (et bientôt une 18e, donc) qui ont étayé l'univers tendrement nostalgique imaginé par André Geerts, d'une douceur et d'une vivacité non exempts, loin s'en faut, de poésie du quotidien, d'énergie et d'humour. A (re)découvrir impérativement, en visitant le vivifiant site dédié (cliquez ici) par les éditions Dupuis à la saga du petit bonhomme.
Egalement créateur de Jabert contre l'adversité et de la série Mademoiselle Louise, André Geerts était réputé pour sa gentillesse, et son petit garçon colorisé est son vibrant testament - une jouvence pleine de candeur et dénuée de pathos.
Nos pensées vont évidemment vers ses proches, mais aussi tous ceux dont il a égayé le chemin. Et nous n'hésitons pas à reproduire ici le commentaire attristé d'un de ceux qui lui sont redevables à ce titre, son compatriote et confrère André Taymans (Caroline Baldwin, Les Filles d'Aphrodite), qui a réagi en ces termes sur le site actuabd.com :
"Poète du quotidien, émouvant, sensible, drôle, inquiet, lumineux, angoissé, génial, tourmenté, fan de tennis, motard émérite... André était tout ça à la fois, un véritable artiste, unique en son genre. Aujourd'hui, la BD perd un auteur majeur et moi, un ami."