Si elles n'ont pas eu la mission, contrairement à d'autres membres de la famille, de représenter la reine Elizabeth II à l'étranger dans le cadre de son jubilé de diamant en 2012, les princesses Beatrice et Eugenie d'York seront en première ligne en 2013 pour faire la pub de la Grande-Bretagne.
Ce jeudi 17 janvier 2013, les deux soeurs s'acquittaient avec beaucoup d'élégance et d'enthousiasme de leur toute première mission officielle internationale conjointe, entamant une visite de deux jours à Berlin, ralliée par avion en classe éco, aux frais de leur père le prince Andrew. Ces ambassadrices inattendues des vertus et attraits britanniques avaient fait en sorte de paraître sous leur meilleur jour : oubliés, les kilos en trop gommés au prix d'un régime drastique (initié par Beatrice et copié par Eugenie), ainsi que les errements stylistiques récurrents du passé... Désormais, Beatrice et Eugenie, amincies et aguerries, font à tout coup la preuve de leur bon goût.
L'une audacieuse en robe verte, et l'autre prudente en trench beige, les filles du duc d'York et de Sarah Ferguson ont charmé dans la capitale allemande dès la première étape de leur petit marathon promotionnel de deux jours dans le cadre de la campagne GREAT qui vise à attirer touristes, investisseurs et étudiants en Grande-Bretagne. Histoire de semer des graines pour l'avenir, c'est d'ailleurs par une visite de l'école britannique de Berlin qu'elles ont commencé, arrivant au volant d'une Mini customisée aux couleurs de l'Union Jack, leur accessoire star pour la durée de leur séjour sponsorisé par la marque. Le Great Britain Mini Tour a effectué sa très courte mais très remarquée première étape entre le Porte de Brandebourg et l'ambassade britannique
La princesse Beatrice, 24 ans, qui travaille depuis quelques mois pour une firme financière (elle a pris deux jours de congé pour sa mission), et la princesse Eugenie, 22 ans, qui effectue un parcours de stages et a semble-t-il décroché récemment un emploi dans une galerie d'art, ont un programme chargé : outre leur visite aux écoliers britanniques de Berlin, au cours de laquelle elles se sont montrées très naturelles et à l'aise, elles doivent notamment, au sein de leur délégation, assister à un salon de la mode berlinoise pour vanter l'industrie de la mode anglaise, rencontrer les services britanniques d'une société de vente en ligne allemande (Zalando), prendre part à la réouverture officielle du palais de Herrenhausen, saluer divers membres des administrations de Basse-Saxe et de Hanovre, entre autres.
Le prince Andrew a-t-il mis ses filles sur orbite ?
Leur déplacement à Berlin a été précédé d'un brin de défiance et de suspicion, attendu que les princesses n'ont pas de rôle royal officiel. Depuis qu'elles sont diplômées, elles ne bénéficient d'ailleurs plus des largesses de la couronne en termes de services de sécurité ou de facilités de logement. Certains observateurs ont considéré que leur père le prince Andrew, débarqué en juillet 2011 de son poste d'ambassadeur spécial britannique au commerce extérieur et aux investissements par suite de divers scandales, a dû jouer de ses relations et faire du lobbying pour permettre à ses filles de remplir leur première mission officielle à l'étranger pour la nation. Une manière d'oeuvrer aussi pour que Beatrice et Eugenie, cinquième et sixième dans l'ordre de succession au trône, comptent à l'avenir dans la vie de la monarchie, alors que leur oncle le prince Charles travaille au contraire pour un recentrage de la vie royale sur le noyau dur de la famille (Elizabeth II, le duc d'Édimbourg, la duchesse de Cornouailles et lui-même, le duc et la duchesse de Cambridge, la princesse Anne).
Le début de débat a même motivé une réponse officielle de Buckingham : "C'est l'agence Number 10 (en charge du commerce extérieur) qui leur a demandé d'épauler la campagne Great Britain, et elles étaient heureuses d'accepter. Il s'agit de promouvoir le Royaume-Uni comme un formidable endroit pour faire du tourisme comme des affaires. Les princesses sont cinquième et sixième dans l'ordre de succession et font maintenant partie d'un groupe de royaux qui veulent être actifs et se mettre au service du Royaume-Uni. C'est leur premier engagement international, mais il a été clairement établi qu'elles veulent récidiver à l'avenir, ce qui est une excellente nouvelle pour nous. Elles sont jeunes, intéressantes et cool, et cet événement en particulier a une saveur jeune et fashion. Nous sommes ravis qu'elles en soient."
Beatrice et Eugenie d'York clament depuis plusieurs années déjà qu'elles se refusent à vivre aux crochets de la couronne et du contribuable mais préfèrent envisager une condition royale moderne, entre un véritable travail et divers engagements officiels au service du royaume, notamment caritatifs. Trouveront-elles le bon équilibre ?