Star du petit écran, animateur et, depuis le milieu des années 2000 acteur, Bernard Montiel (52 ans) veut s'imposer au cinéma. Pour ce passionné de septième art, qui n'en est pas à son premier essai, c'est un premier rôle pour le moins prestigieux qui l'attend. Sous la direction de Mohammed Lakhdar-Hamina (Palme d'Or à Cannes en 1975 pour Chronique des années de braise), Bernard Montiel se plonge dans l'Algérie des années 1930 pour le film Le Crépuscule des ombres.
Animateur culte du Vidéo Gag ou de Surprise sur prise, Bernard Montiel avait lancé sa carrière d'acteur à la fin des années 1990 lorsqu'il apparaissait de manière régulière dans Sous le soleil (entre 1996 et 1997 puis en 2008). Malgré quelques incursions au cinéma, chez Claude Lelouch avec And Now... Ladies et Gentlemen (2002) ou chez Fabien Onteniente avec Camping, c'est toujours la petite lucarne qui permet à Bernard Montiel d'entretenir son rêve d'acteur, notamment tout récemment avec la série Section de recherches, où il campe le procureur.
Il passe donc à la vitesse supérieure avec le réalisateur algérien primé à Cannes Mohammed Lakhdar-Hamina. Dans Le Crépuscule des ombres (titre provisoire), l'acteur originaire de Casablanca (Maroc) dont la famille quitta en France à la toute de la guerre d'Algérie, incarne un instituteur "à peine reconnaissable avec ses lunettes et sa moustache". Une métamorphose que l'acteur laissait déjà imaginer il y a quelques jours du côté d'Arcachon, où il arborait une barbe neuve et bien plus fournie qu'à l'habitude.
Le film, qui voit revenir derrière la caméra le cinéaste algérien, qui n'a pas tourné depuis plus de 20 ans, évoquera les cendres de l'Algérie française des années 1930, et notamment les rapports violents qu'entretiennent les Français et Algériens de l'époque. Le tournage a débuté au printemps du côté d'Alger, et on retrouvera au casting le jeune Samir Boitard (Engrenages) et Laurent Hennequin.
De son côté, l'Algérie qui a soutenu le film, espère par la voix de sa ministre de la Culture, Khalida Toumi, voir le film sélectionné au prochain Festival de Cannes. Un magnifique retour pour le cinéaste algérien, pour l'heure occupé par le montage du film, dont le tournage s'est terminé le 9 juillet dernier.