Bilal Hassani cartonne avec sa chanson Roi, titre qu'il interprètera en mai 2019 pour tenter de ramener le trophée de l'Eurovision à la France. Le jeune homme de 19 ans n'est toutefois pas à l'abri des obstacles. Cible d'homophobie et de harcèlement au quotidien en raison de son orientation sexuelle et son apparence, il fait face à de nombreuses polémiques. Il doit en affronter une de plus concernant d'anciens tweets qui visent, entre autres, l'état d'Israël et que des internautes lui attribuent ; il a réagi sur Twitter le 1er février.
"Je ne devrais même pas avoir à répondre à tous ces mensonges, mais je constate bien que je ne peux pas garder le silence. Ces propos ne sont pas les miens. Ce ne sont ni mes écrits, ni mes pensées. Quand j'avais 14 ans, je n'étais pas le seul à avoir accès à mon compte Twitter. Il y avait plusieurs personnes qui avaient mon mot de passe et il s'est passé des choses qui étaient hors de mon contrôle et de ma connaissance. Je n'ai pas fait attention à nettoyer, à vérifier et à re-vérifier. C'était une erreur de ma part. Mais c'était surtout une opportunité pour tous les haters et pour toutes les personnes mal intentionnées de propager des fake news. Bientôt vous pourrez peut-être voir des choses orchestrées, des montages où je dis des choses homophobes alors que ça n'a aucun sens," explique dans un premier temps le candidat français à l'Eurovision.
Peu après, il ajoute : "La seule chose que je peux dire c'est que même si c'était vraiment arrivé, j'avais 14 ans. Et on peut tous faire des grosses grosses grosses bêtises, mais la réalité dans tout ça c'est que je n'ai même pas à vous dire cela parce que c'est faux. Je n'ai jamais dit ou pensé ça. Je garde toujours les mêmes valeurs : on devrait tous pouvoir vivre en paix, partager nos cultures, malgré nos différences de sexe, de religion ou autre."
Parmi les supposés tweets que Bilal Hassani aurait écrits en 2014, soit à l'âge de 14 ans, un message vise le gouvernement israélien, un autre défend Dieudonné. Les détracteurs du chanteur veulent appuyer ainsi sur le fait qu'il va se produire dans le pays organisateur de cette nouvelle édition de l'Eurovision alors qu'il y a cinq ans, il l'accusait de "crimes contre l'humanité". Le Huffington Post rapporte toutefois que ces "écrits" ont été "déterrés" par le militant d'extrême droite Damien Rieu et que ce dernier à aussi fait circuler des tweets qui n'avaient jamais existé.
Deux camps se distinguent depuis. Ceux qui s'amusent et s'insurgent contre le fait que Bilal Hassani aurait critiqué violemment l'état d'Israël alors qu'il va s'y rendre pour l'Eurovision, estimant que ses explications ne sont pas crédibles. D'autres soulignent les trucages et rappelle que parmi ceux qui les diffusent, "Damien Rieu joue un jeu dangereux en s'amusant à trafiquer un tweet de @iambilalhassani".
Bilal Hassani peut compter sur le soutien de sa maman, de ses proches et de sa communauté en ligne. Il a déjà porté plainte contre le cyber agresseur Hatoumnight qui a déversé des propos homophobes et des menaces de mort à son encontre. Bilal ne reste pas sans agir par voie judiciaire devant ses détracteurs et leur campagne de haine. Cependant, l'affaire continue de prendre des proportions importantes après la diffusion de vidéos datant supposément de 2018 et dans lesquelles on le voit faire un "challenge" où il prononce une courte phrase avec une intonation exagérée sur les attentats de Paris. Des images qui n'ont pas été authentifiées et sur lesquelles le jeune homme n'a pas réagi précisément non plus.