Alors qu'un coming out est rarement facile à faire et à vivre, le sexy Casey Conway avait deux contraintes supplémentaires pour corser les choses : son environnement de travail (le club de rugby Sydney Roosters) et ses origines (il est aborigène). L'ex-joueur devenu mannequin et défenseur de la cause LGBT s'est ainsi expliqué sur la manière dont il a affronté les choses.
C'est en interview avec Australia's Special Broadcasting Service (SBS) que Casey Conway a fait part de son homosexualité. Venant de la petite ville de Bluff, le joueur a rejoint Sydney au bout de quelques années pour jouer au rugby de manière professionnelle. Une époque durant laquelle il n'était pas encore certain de son orientation sexuelle. Après l'avoir confié aux dirigeants de son club, il avait toutefois gardé le secret par rapport à ses coéquipiers et vivait donc "une double vie."
"J'étais entre deux chaises alors ils se sont montrés prudents sur le sujet. Ils voulaient être certains que j'allais bien et que j'avais accès au soutien dont j'avais besoin, et ils étaient inquiets de l'image du club. (...) J'étais aussi entre deux chaises dans le monde gay et pour rencontrer des gens. Je faisais cela sous couverture et finalement est arrivé le moment où je devais juste accepter la chose. Je voulais plus que ce que j'avais... Il y avait beaucoup de racisme ordinaire. Les gens disaient des choses comme : 'Tu es canon pour un aborigène' ou 'Je n'ai jamais été avec un homme noir'. Je me disais, 'Tu sais que c'est pas un compliment ?'," a-t-il expliqué.
Casey Conway a finalement attendu de quitter les Sydney Roosters, en 2005, pour le dire à ses coéquipiers qui se sont finalement montrés solidaires. Aujourd'hui, le sportif est le visage des maillots de bain Sluggers (après avoir un temps était celui d'Aussiebum) et il travaille comme coordinateur pour une association de jeunes à but non lucratif à Queensland.
"Il y a dehors des jeunes qui entendent des commentaires comme ça et qui s'interrogent. Je sais ce que c'est que d'être dans un pays et penser : 'Oh merde, je pense que je suis gay'. (...) J'ai bossé avec des gosses qui sont à la rue car ils ont été virés de chez eux quand ils ont dit qu'ils étaient gays. Ils ne souffrent pas seulement car ils n'ont pas de maison, mais aussi de l'état de leur santé mentale et d'un tas de questions", a-t-il ajouté.
Thomas Montet