Coluche est mort le mort le 19 juin 1986, il y a très exactement 26 ans. Ses fils, le comédien Marius et Romain Colucci, sont pourtant toujours en guerre contre son ex-producteur, Paul Lederman. En cause : des droits sur des enregistrements soi-disant cédés au producteur par leur mère, Véronique Colucci, à la mort de l'artiste. Le volet pénal de l'affaire vient de rebondir, en faveur du producteur : selon Le Parisien, accusée de "tentative d'escroquerie", "faux" et "usage de faux", la société de Paul Lederman, PPL, vient d'obtenir un non-lieu.
Un petit rappel des faits s'impose : Coluche épouse le 16 octobre 1975 Véronique et le couple divorce le 15 mai 1981. À la mort de l'artiste, elle cède ses droits à la société PPL pour 236 000 euros. Ces droits représentent donc tout ce qui touche à l'artiste entre la date du mariage et celle de son divorce. Le conflit entre Marius, Romain et Paul Lederman concerne plusieurs enregistrements que les fils de l'artiste pensent avoir été enregistrés avant le mariage de leurs parents et dont les droits, par conséquent, leur appartiennent. Le litige porte notamment sur l'album Enregistrement public volume 2 : les fils estiment qu'il a été enregistré au Café de la Gare juste avant le mariage, mais pour le producteur, cet album l'a été au cours d'un long processus qui s'est achevé à Bobino, le 20 novembre, soit après les noces. Pour en avoir le coeur net, la justice a demandé a voir le master de l'album et la société PPL en a fourni une copie, puis l'original. Observant des différences entre l'original et la copie, les fils de Coluche ont conclu à une manipulation de la part du producteur, mais un expert de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale estime que les différences entre l'original du master et la copie étaient "toutes explicables par le principe de la photocopie". En gros, pour la justice, il n'y a pas eu de manipulation frauduleuse, d'où le non-lieu prononcé.
Romain Colucci reste persuadé de la fraude et son avocat a déjà fait appel du non-lieu. La bataille autour de cet héritage est loin d'être terminée, d'autant plus qu'au civil, les héritiers se déchirent toujours : en 2010, Paul Lederman avait été condamné à verser 1,1 million d'euros d'arriérés de droits d'auteur à Véronique Colucci et ses fils, Romain (39 ans) et Marius (35 ans). Une décision dont Paul Lederman a fait appel.