Le mois dernier, nous découvrions mi-amusés mi-horrifiés l'association Femen dans un reportage du magazine Sept à huit. Ce groupuscule de militantes ukrainiennes lutte contre le machisme ambiant et l'exploitation des femmes dans leur pays en organisant des actions coups de poing et le plus souvent topless. Lundi, trois militantes ont débarqué sous les fenêtres de Dominique Strauss-Kahn à Paris.
Grimées en soubrettes, ses seins nus, armés de seaux et de serpillières, de pancartes aux messages fleuris ("DSK fuck me in Porsche Cayenne"), les militantes ukrainiennes de l'association Femen ne sont pas passé inaperçues lundi place des Voges, hurlant "shame on you" ou "Descends si t'es un homme". Trois demoiselles blondes, âgées d'une vingtaine d'années, ont scandé leur slogan sous les fenêtres de l'ancien directeur général du FMI, toujours empêtré dans l'affaire de viol à New York et surtout récemment cité dans un dossier de proxénétisme aggravé à Lille.
France-Soir rappelle que l'association Femen a été créée en 2008 à Kiev par Sacha Chevtchenko, 21 ans, et Ania Goutsol, 26 ans. Elles dénoncent la vision mercantile de la femme dans leur pays, où le tourisme sexuel est légal. Elles se sont spécialisées dans des opérations commando où elle sont le plus souvent seins nus. Elles ne s'intéressent pas seulement à l'Ukraine, aussi, l'année dernière, ont-elles gâché une visite officielle du Premier ministre russe Vladimir Poutine ou apporté leur soutien à Sakineh, l'Iranienne accusée d'adultère. En plein Rubygate, elles ont perturbé le jardin de l'ambassade italienne en Ukraine et s'apprêtent, comme elles l'ont fait lundi, à interpeller Silvio Berlusconi en personne.
La strauss-kahnie s'effondre...
Samedi 29 octobre, Le Monde publiait un article édifiant sur l'effondrement de la strauss-khanie, "entre rage et amertume". Dominique Strauss-Kahn, qui vivrait reclus dans sa prison dorée de la place des Vosges, est seul. Anne Sinclair est restée dans son riad de Marrakech, lui "tourne en rond" en attendant sa convocation dans l'affaire du Carlton. D'après nos informations, il a cependant fait un aller-retour à Marrakech le 26 octobre. Il ne recevrait que de rares visites de ses anciens compagnons politiques, parmi lesquels François Pupponi, son héritier dans son fief de Sarcelles (Val-d'Oise). Les autres lui ont tourné le dos. Même Michèle Sabban, "la fidèle d'entre les fidèles (...) ne répond plus", écrit Le Monde. À l'AFP, elle déclare : "Oui, je suis dans la déception, c'est un ami mais entre la trahison et la déception, il y a un monde." La page est tournée chez Pierre Moscovici : "Chacun peut constater qu'il n'est plus un acteur de la vie politique."
D'autres élus, d'autres anciens soutiens ont des mots bien plus durs. Sous couvert d'anonymat, l'un d'eux déclare au Monde : "Je suis très en colère. On a été trompés. Il nous a trompés. Je ne veux plus entendre parler de ce mec." Marisol Touraine, strauss-kahnienne et députée d'Indre-et-Loire, ajoute : "Heureusement qu'il n'a pas été élu. Il ne pouvait pas être président. Maintenant, je ne veux plus en entendre parler. C'est derrière moi." Et ce proche conseiller, qui a perdu un mentor et un ami, de conclure : "Il y avait deux Dominique, et nous ne l'avons pas vu." Etc, etc...
Si l'affaire du Cartlon est sur toutes les lèvres, reste Tristane Banon. Si sa plainte a été classée sans suite et qu'elle a refusé de se porter partie civile, considérant que la justice avait reconnu son statut de victime, la jeune auteure sera l'invitée ce mercredi soir d'Une semaine en enfer, l'émission de François Pécheux, à 22h10 sur France 4. Elle y évoque le profond dégoût que lui inspire l'attitude de Dominique Strauss-Kahn.
Comme quoi, un "présumé viol" d'une femme de chambre, une "possible tentative de viol" d'une jeune écrivaine, ça passe pour les copains, mais les "prostituées"... ça non !