Eddy Mitchell donnait lundi soir, le 5 septembre 2011, le dernier de ses trois concerts parisiens dans la mythique salle de l'Olympia. Un show au parfum particulier qui met fin non seulement à une tournée triomphale de plus d'une centaine de dates, mais surtout à la carrière scénique de l'artiste.
Hier soir, le spectacle, auquel assistaient entre autres Régine et le prince Albert venu seul, s'est ouvert par un message audio très chaleureux de l'ami Johnny Hallyday. Les deux rockeurs ont commencé leur carrière ensemble et ne se sont jamais quittés. Johnny Hallyday ne pouvait être présent puisqu'il jouait sa deuxième couturière du Paradis sur Terre, la pièce de Tennessee Williams qui s'ouvre le 6 septembre à quelques mètres de l'Olympia, au Théâtre Édouard-VII.
Dans la salle, l'excitation et la ferveur sont palpables. L'émotion, bien sûr, parcourt les lieux. Eddy Mitchell en costume trois-pièces, ultra-chic, interprète ses plus grands titres comme Couleur menthe à l'eau, La Dernière séance, Le Cimetière des éléphants ou encore L'esprit grande prairie que lui ont écrits Laurent Voulzy et Alain Souchon. Le tout accompagné d'un big band aux cuivres sensationnels, de pas de danse magnifiques qui suscitent à chaque fois une rumeur admirative dans le public, et de souvenirs délicieusement racontés.
Eddy Mitchell termine par le titre Come-Back, extrait du récent album éponyme, et chante "non, je nous ferai jamais le coup du come-back"... Le public n'y croit pas, ne veut pas y croire et entonne un "Ce n'est qu'un au revoir Eddy" retentissant. "Merci pour tout le bonheur que vous m'avez apporté", lance le chanteur. Lorsque le rideau tombe, la salle ne se vide pas, les gens ne veulent pas partir. Eddy Mitchell réapparaît en peignoir bleu à pois blancs, une cigarette à la main : "Faut rentrer maintenant, c'est fini. Repos. Et vous pouvez fumer..."
Classe jusqu'au bout, l'intégralité de la recette de cet ultime spectacle sera reversée à l'association Les Puits du désert, chère au coeur du chanteur. Chaque spectateur repart d'ailleurs avec une écharpe légère, aux couleurs de l'association, brodée du nom d'Eddy et de la date. Un autre joli souvenir.
Il y a quelques jours, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, Eddy Mitchell répondait à cette phrase de Charles Aznavour (à l'actualité brûlante) qui disait que, dans 80 ans, il ne resterait rien de lui : "Ce qui restera de moi ne me préoccupe pas du tout", insiste Eddy. "Faire partie d'un patrimoine, en quelque sorte, ça a un petit côté emmerdant pour les jeunes générations. Mais bon, si on aime mes chansons dans 80 ans, là où je serai, je n'en serai pas mécontent. D'ailleurs, j'en aurai sûrement rien à f***** !"
S'il fait ses adieux à la scène, Eddy Mitchell ne compte pas arrêter d'enregistrer des chansons. Pour l'heure, ses projets immédiats sont au cinéma. Il vient de tourner le nouvel Etienne Chatiliez, intitulé L'Oncle Charles. Ensemble, ils avaient cartonné avec l'inoubliable Bonheur est dans le pré. Il sera également au casting du premier film de Régis Roinsard, Populaire, aux côtés de Romain Duris, Déborah François, Bérénice Bejo, Nicolas Bedos, Mélanie Bernier et Miou-Miou. Premier coup de manivelle le 3 octobre.