Le baron Édouard-Jean Empain, homme d'affaires belge dont l'enlèvement en France en 1978 avait défrayé la chronique, est décédé à l'âge de 80 ans, a indiqué jeudi l'un de ses proches sur Facebook, confirmant des informations des médias belges.
Selon Diane Empain, une proche qui se présente comme la personne "référente" pour le baron, Édouard-Jean Empain est mort mercredi 20 juin 2018 à l'hôpital de Pontoise, en région parisienne. "Je remercie vivement l'unité des soins intensifs et tout le personnel hospitalier de cette unité", ajoute-t-elle sur sa page Facebook.
Ancien PDG du groupe Empain-Schneider (1971-1981), petit-fils d'Édouard Empain – un businessman anobli par le roi des Belges Léopold II en 1907, qui avait bâti à partir de la fin du XIXe siècle un empire industriel, à l'origine notamment du réseau ferroviaire congolais et de la construction du métro parisien –, Édouard-Jean Empain était devenu tristement célèbre après son enlèvement devant son domicile parisien le 23 janvier 1978. Séquestré et torturé dans un petit pavillon de Savigny-sur-Orge, en région parisienne, il n'avait été libéré qu'après 63 jours de captivité lors d'une remise de rançon ratée assortie de l'arrestation d'un ravisseur. Le grand public se souviendra notamment de l'épisode de la phalange tranchée sur l'un de ses petits doigts par ses ravisseurs, "des petites frappes" selon les dires du baron, interviewé en octobre 2014 par le quotidien économique belge L'Écho. Cette histoire servira d'objet à un film librement inspiré de cette affaire, Rapt, en 2009 avec Yvan Attal dans le rôle principal.
Après sa libération, Édouard-Jean Empain s'était rapidement retiré des affaires, nourrissant de l'amertume sur le fait de ne pas avoir suscité assez d'empathie pendant ce rapt spectaculaire, au motif qu'il aurait "dérangé" l'establishment en France. "J'avais plein d'amis qui étaient prêts à payer (la rançon), mais comme il ne fallait pas que je revienne, il ne fallait surtout pas payer", déclarait-il en 2014. Même le roi Baudouin était prêt à payer pour le libérer en raison de "ce que la couronne belge devait à la famille Empain". Le roi l'avait fait savoir à son entreprise, mais celle-ci n'avait pas donné suite, selon le baron.
D'après Diane Empain, ses obsèques seront célébrées le 29 juin à l'église Saint Georges de Bouffémont, à environ 25 km au nord de Paris. Il sera ensuite inhumé dans le cimetière de la commune.