Victime de la crise et d'une grosse escroquerie : sale temps pour Enrico Macias. Mais voilà une lueur d'espoir...
Au printemps 2009, le chanteur proche de Nicolas Sarkozy déposait plainte pour abus de confiance contre la filiale luxembourgeoise de la banque Landsbanki. Cet établissement islandais proposait a ses clients un prêt défiant toute concurrence en échange d'une hypothèque sur un bien, puis la crise est venue et tout s'est emballé. Première victoire ces jours-ci pour les victimes de ce montage financier, la banque vient d'être mise en examen pour "escroquerie" et "défaut d'agrément" par le juge Renaud Van Ruymbeke, qui instruit ce dossier depuis deux ans.
Petit rappel des faits pour comprendre comment Enrico Macias, après avoir emprunté 8 millions d'euros à Landsbanki Luxembourg, se voit contraint d'en rembourser 43 selon ses avocats. D'après le rapport d'un cabinet d'audit indépendant, plus de 400 emprunteurs auraient été escroqués par cette banque qui proposait à des particuliers d'hypothéquer leur maison en contrepartie de prêts soi-disant très avantageux. Une partie de la somme récoltée par le biais de l'hypothèque était versée au particulier (la démarche classique d'une escroquerie, on fait briller un peu d'argent disponible de suite !), le reste étant réinvesti par la banque, et les bénéfices de cet investissement devant servir à rembourser l'emprunt. Trop beau pour être vrai ! De plus, les particuliers lésés n'ont jamais su ce que leurs placements financiers étaient devenus... Comme le rappelle Le Parisien, la crise financière gronde à l'automne 2008 et l'Islande est particulièrement touchée. Landsbanki fait faillite et réclame les hypothèques à ses clients afin de rembourser ses dettes. Plus grave, selon les avocats d'Enrico Macias, l'établissement financier aurait vu venir ses difficultés bien en amont : "À l'époque des faits, la banque savait qu'elle était au bord de la faillite mais n'a rien dit à ses clients", explique Me Édouard de Lamaze.
Dans cette affaire, Enrico Macias risque toujours de perdre sa villa de Saint-Tropez, qui a été hypothéquée. Le chanteur fait partie d'une trentaine d'emprunteurs français qui se sont portés partie civile contre la banque islandaise et obtient aujourd'hui, après trois ans de procédure, un première victoire. "Nous craignons toujours de voir un huissier sonner à notre porte", explique Jean-Pierre, président de l'association des victimes de la Landsbanki. La plupart des victimes sont des personnes âgées et Enrico Macias de souligner : "Des gens sont dans une situation bien plus difficile que la mienne."
Selon Le Parisien, un couple de victimes francilien est attendu le 6 décembre devant un juge civil qui décidera ou non l'exécution de l'hypothèque. Un jugement favorable permettrait aux victimes de la Landsbanki de conserver leurs biens jusqu'à la fin de la procédure pénale.