Fabrice Luchini lors de la Mostra de Venise 2010© Abaca
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A l'oral comme à l'écrit, les interviews de Fabrice Luchini, esprit fin et cultivé débordant d'humour, sont toujours un réel plaisir. Dans celle qu'il a accordée au magazine Télérama, il revient sur ses origines, son enfance, ses premiers pas, son métier de coiffeur, sa réussite, sa passion pour les lettres et même sa sexualité. Précieux et précis, il n'écarte aucun sujet et répond aux interrogations avec autant de délectation.
''Oui, je suis riche''
D'entrée de jeu, le sujet qui fâche : l'argent. Fabrice Luchini est loin de ses années difficiles, entre 1970 et 1990, durant lesquelles il a ramé jusqu'à son explosion dans La Discrète de Christian Vincent. Son personnage élaboré à travers les films d'Eric Rohmer, celui de beau parleur, explose dans ce long métrage. Aujourd'hui, il peut porter un film sur ses épaules, les spectateurs se déplacent par millions pour le voir (Potiche et Les Femmes du 6e étage) et les critiques le saluent. Symbole de cette gloire : son rôle de César dans le nouvel opus d'Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté.
En ces temps de polémique sur les 75% d'imposition, le comédien est clair : "Je ne vais m'exiler fiscalement." Pour lui, il est logique que les artistes et sportifs bien lotis paient comme des chefs d'entreprise, précisant : "Comparé à monsieur Arnault, je suis un clandestin afghan ou un Albanais en fin de piste. Par rapport à la majorité des comédiens, oui, je suis riche." Un riche qui n'a pas d' "affinités avec les bourgeois accros au Figaro Magazine, j'appartiens désormais à la catégorie qui a une maison sur l'île de Ré, comme Lionel Jospin". Son père, immigré italien, aurait été ravi de l'accomplissement matériel de ce fils, qui a commencé comme coiffeur et qui a été obligé de le redevenir à 25 ans faute de parvenir à décrocher des rôles.
"J'étais obsédé par les femmes"
Cette période est bel et bien révolue, à présent, Fabrice Luchini ne manque plus de propositions et dans le film Dans la maison de François Ozon, déjà récompensé par le prix Fipresci à Toronto, il est par exemple transformé en prof de français manipulé par son élève. C'est donc avec un certain détachement qu'il se souvient de ses premiers pas dans le milieu : "A mes débuts, j'ai été reçu par un agent très connu, qui m'a dit : 'Je ne te prends pas et, à mon avis, tu ne réussiras pas, parce que tu n'es pas sexué. Quand tu joues, on ne sait pas si tu es homo ou hétéro.' Je suis reparti extrêmement accablé. En fait, pendant vingt ans, tout le monde a cru que j'étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j'étais obsédé par les femmes, client des prostituées dès l'âge de 15 ans. J'étais ce que Céline appellerait un 'tracassé du périnée', un chercheur. Parallèlement, mes amitiés étaient masculines, et souvent homosexuelles. Déjà à 14 ans, dans la coiffure j'étais entouré d'homos. Je suis comme un poisson dans l'eau avec l'homosexualité." Il avait d'ailleurs déclaré en 2009 dans le magazine Têtu : "J'ai essayé une fois avec un bonhomme. Ça m'a... troublé" !
Ne lui demandez pas néanmoins son opinion sur le mariage pour tous : "Je trouve le mariage en général très zarbi. Ne suis moi-même pas marié. Je cite toujours la même question géniale d'Oscar Wilde : Etre un couple, c'est ne faire qu'un. Oui, mais lequel ?" Il est très heureux de sa famille et fier de sa fille, réalisatrice, Emma Luchini. Toutefois, le malicieux Fabrice ne peut s'empêcher de taquiner le bien-aimé de la jeune femme, l'écrivain Nicolas Rey.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 22 septembre
''Oui, je suis riche''
D'entrée de jeu, le sujet qui fâche : l'argent. Fabrice Luchini est loin de ses années difficiles, entre 1970 et 1990, durant lesquelles il a ramé jusqu'à son explosion dans La Discrète de Christian Vincent. Son personnage élaboré à travers les films d'Eric Rohmer, celui de beau parleur, explose dans ce long métrage. Aujourd'hui, il peut porter un film sur ses épaules, les spectateurs se déplacent par millions pour le voir (Potiche et Les Femmes du 6e étage) et les critiques le saluent. Symbole de cette gloire : son rôle de César dans le nouvel opus d'Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté.
En ces temps de polémique sur les 75% d'imposition, le comédien est clair : "Je ne vais m'exiler fiscalement." Pour lui, il est logique que les artistes et sportifs bien lotis paient comme des chefs d'entreprise, précisant : "Comparé à monsieur Arnault, je suis un clandestin afghan ou un Albanais en fin de piste. Par rapport à la majorité des comédiens, oui, je suis riche." Un riche qui n'a pas d' "affinités avec les bourgeois accros au Figaro Magazine, j'appartiens désormais à la catégorie qui a une maison sur l'île de Ré, comme Lionel Jospin". Son père, immigré italien, aurait été ravi de l'accomplissement matériel de ce fils, qui a commencé comme coiffeur et qui a été obligé de le redevenir à 25 ans faute de parvenir à décrocher des rôles.
"J'étais obsédé par les femmes"
Cette période est bel et bien révolue, à présent, Fabrice Luchini ne manque plus de propositions et dans le film Dans la maison de François Ozon, déjà récompensé par le prix Fipresci à Toronto, il est par exemple transformé en prof de français manipulé par son élève. C'est donc avec un certain détachement qu'il se souvient de ses premiers pas dans le milieu : "A mes débuts, j'ai été reçu par un agent très connu, qui m'a dit : 'Je ne te prends pas et, à mon avis, tu ne réussiras pas, parce que tu n'es pas sexué. Quand tu joues, on ne sait pas si tu es homo ou hétéro.' Je suis reparti extrêmement accablé. En fait, pendant vingt ans, tout le monde a cru que j'étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j'étais obsédé par les femmes, client des prostituées dès l'âge de 15 ans. J'étais ce que Céline appellerait un 'tracassé du périnée', un chercheur. Parallèlement, mes amitiés étaient masculines, et souvent homosexuelles. Déjà à 14 ans, dans la coiffure j'étais entouré d'homos. Je suis comme un poisson dans l'eau avec l'homosexualité." Il avait d'ailleurs déclaré en 2009 dans le magazine Têtu : "J'ai essayé une fois avec un bonhomme. Ça m'a... troublé" !
Ne lui demandez pas néanmoins son opinion sur le mariage pour tous : "Je trouve le mariage en général très zarbi. Ne suis moi-même pas marié. Je cite toujours la même question géniale d'Oscar Wilde : Etre un couple, c'est ne faire qu'un. Oui, mais lequel ?" Il est très heureux de sa famille et fier de sa fille, réalisatrice, Emma Luchini. Toutefois, le malicieux Fabrice ne peut s'empêcher de taquiner le bien-aimé de la jeune femme, l'écrivain Nicolas Rey.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 22 septembre