Dans son édition du 18 janvier, L'Équipe se penche sur la question de la sécurité des footballeurs face à la recrudescence des agressions, souvent violentes. Florent Balmont a accepté de témoigner et de revenir sur l'expérience traumatisante qu'il a vécue alors qu'il jouait encore sous les couleurs du LOSC. Aujourd'hui à Dijon, le footballeur français de 36 ans raconte en détail cette nuit d'octobre 2008 où il a vu débarquer chez lui trois individus, bien décidés à lui dérober sa voiture de luxe.
C'est à l'aube, aux alentours de 5h du matin, que les malfrats "cagoulés, avec des flingues" défoncent la porte d'entrée de sa maison, alors que lui et sa famille sont assoupis à l'étage. "Ils mettent ma femme au sol. Ils me mettent au sol. Avec le pétard sur la tempe, se souvient Florent Balmont, traumatisé par l'usage d'armes à feu. Du début à la fin, j'avais le flingue braqué sur moi." Ce que le joueur a le plus redouté, l'agression des siens. "L'incertitude était liée à la façon dont était traitée ma famille. Je n'entendais pas crier", se remémore-t-il. Florent Balmont a pourtant cru que son heure était arrivée, lorsque ses agresseurs sont revenus le chercher parce qu'ils n'arrivaient pas à faire démarrer sa voiture. "J'ai cette image en tête. Je me retourne pas mais je me dis : 'Je vais me prendre une balle", relate-t-il.
Le plus dur reste pourtant à venir, le traumatisme qui ne survient qu'après, notamment celui de sa fille. "Ma fille de 4 ans a tout vu. Elle a été marquée pendant des années. Quand on adulte, on peut se blinder. Ma femme a très bien géré. Ma fille a été suivie par un psychologue pendant très longtemps", confie le joueur dijonnais.
Malgré la violente agression dont il a été victime, Florent Balmont décide de jouer malgré tout le match prévu contre Valenciennes, quelques heures plus tard. "Je voulais rejouer tout de suite pour un peu oublier", se justifie-t-il. Mais le sentiment d'insécurité a longtemps persisté. "On est resté deux mois dans la maison. À la tombée de la nuit, on fermait les volets et on dormait les quatre dans la même chambre. Les enfants ne dormaient plus", raconte le sportif.
Après avoir passé huit ans à Lille, Florent Balmont décide de partir, un départ qu'il qualifie de "très dur". Aujourd'hui, le joueur dit "se sentir bien à Dijon".
Comme le montre l'enquête menée par L'Équipe, les agressions de footballeurs se sont multipliées ces dernières années. On se souvient que Florian Thauvin, milieu offensif de l'Olympique de Marseille, avait été victime "d'un braquage à l'italienne" en plein coeur de la cité phocéenne. Deux agresseurs avaient tenté de lui dérober la montre à 25 000 euros qu'il portait, alors que le jeune footballeur se trouvait au volant de sa voiture.
Olivia Maunoury
L'intégralité de l'interview de Florent Balmont dans l'Equipe du mercredi 18 janvier 2017.