Avec un dernier album en date plébiscité - Des roses et des orties - paru en 2008, on ne devrait pas entendre de sitôt Francis Cabrel, si, du moins, le chanteur d'Astaffort respecte la cadence de production qui est la sienne depuis 25 ans : un album tous les quatre à cinq ans.
Mais si la tournée qui avait accompagné le même album est bel et bien achevée, et a donné lieu à un DVD disponible dans le commerce, on retrouvera sans surprise l'artiste le plus réservé du showbiz lors du show annuel des Enfoirés, dont il est un régulier et où il se met en scène avec une belle dose réjouissante d'auto-dérision - la bande des Restos du Coeur sera à Montpellier fin janvier, leur spectacle sera diffusé sur TF1 en mars.
Mais s'il est discret, Cabrel n'est pas pour autant oublié. D'abord parce qu'il ne cesse de s'engager pour la vie artistique. De sa propre initiative, il a souhaité coréalisé le formidable nouvel album de Souad Massi (Ô Houria), mais il s'investit aussi, fidèle à lui-même, à l'échelon local : en septembre, il supervisait les rencontres d'Astaffort, menées cette année par Thomas Dutronc, et, dernièrement, le 24 novembre, il dirigeait un conte musical pour enfants né de ces rencontres, L'Enfant-Porte, dans le cadre du festival Mino.
Et si l'homme ne court pas après les honneurs, l'artiste, lui, après plus de 35 ans d'une carrière exemplaire atypique et hors des sentiers battus, pleine d'élégance et forte d'une signature puissante, en mérite plus d'un. Et précisément, l'Académie française vient de lui décerner la Grande Médaille de la Chanson française, que le chanteur a reçue en présence des membres de l'institution, annonçait vendredi le site RTL.be. Une prestigieuse distinction qui vient couronner la vente de plus de 25 millions d'albums. Depuis 1977 et Les Murs de poussière, Cabrel a fait paraître 11 albums studio. Comme ses prédécesseurs, le 12e est attendu... Mais ne brusquons pas les choses.