Le fantastique producteur et éditeur de musique Francis Dreyfus, père de l'actrice Julie Dreyfus, s'est éteint des suites d'une longue maladie dans la nuit du 24 au25 juin 2010.© Jean-Baptiste Millot
26 juin 10h30 : Un hommage sera rendu à l'éditeur de musique Francis Dreyfus, chevalier de la Légion d'honneur, commandeur des Arts et des Lettres, le jeudi 1er juillet à 11h15, à la maison funéraire de Ménilmontant à Paris 75011. Ses obsèques auront lieu au crématorium du cimetière du Père-Lachaise le même jour à 14h10.
25 juin : Le manège enchanté que faisait tourner depuis plusieurs décennies Francis Dreyfus est aujourd'hui immobile : le formidable producteur français, qui découvrit et accompagna quelques-uns des plus grands artistes français (notamment Christophe et Jean-Michel Jarre) et excella dans le domaine du jazz, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi. Il s'est éteint à l'Hôpital Américain de Neuilly des suites d'une longue maladie...
Père de trois enfants, parmi lesquels l'actrice Julie Dreyfus (Sofie Fatale dans Kill Bill, Francesca Mondino dans Inglourious Basterds), qu'il eut avec Pascale Audret, Francis Dreyfus a considérablement marqué l'histoire de l'industrie musicale en France, et nul doute que le deuil de sa disparition sera largement partagé...
C'est en 1963, à l'heure de l'explosion du courant yéyé, qu'il commença à laisser son empreinte, fondant alors la Société Parisienne de Promotion Artistique et les Éditions Labrador : à son catalogue, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Petula Clark.
Dès l'année suivante, il fait ses débuts de producteur, signant la bande originale de la mémorable série d'animation Le Manège Enchanté : durant 500 épisodes, les aventures de Pollux, Azalée, Margotte et Zébulon subjuguèrent le monde entier...
A la fin des années 1960, Francis Dreyfus se signale en dénichant de jeunes talents, dont il accompagnera les glorieuses destinées : parmi eux, tout particulièrement, Christophe, dont il produisit les plus grands succès (Les Paradis Perdus, Les Mots Bleus, Senorita). Mais aussi Alain Bashung, Gilbert Montagné, Bernard Lavilliers, Christophe, ou encore, à l'étranger, David Bowie, Cat Stevens, Pink Floyd, Jimmy Cliff...
Toujours à la pointe de la nouveauté musicale, il fait en 1972 la connaissance d'un certain Jean-Michel Jarre : Oxygène (1972), album pionnier et mythique qui a prouvé encore dans les années 2000 sa pertinence, et Equinoxe (1978), sont deux légendes à mettre à son actif, tout comme les spectacles grandioses du pape français de la musique électronique - de la place de la Concorde en 1978 à la Tour Eiffel en 1995.
Profitant de son succès, Francis Dreyfus accroît encore ses activités : dès 1985, il a pignon sur rue aux Etats-Unis via Francis Dreyfus Music (USA) ; en 1993, c'est au tour de Dreyfus Records Inc. de voir le jour. A noter qu'il signa le catalogue d'Elvis Presley pour la France.
Parallèlement, il se consacre de plus en plus généreusement au jazz, éditant notamment en France des vedettes du genre telles que Miles Davis, Al Jarreau, David Sanborn, Marcus Miller... Concrétisation de cet élan, la fondation du réputé label Dreyfus Jazz (dont vous pouvez retrouver toute l'actualité en cliquant ici), sur lequel on trouve les réalisations de Michel Petrucciani, Richard Galliano, Steve Grossman, Marcus Miller - le génialissime bassiste aura certainement à coeur, lors de son concert à l'Olympia le 28 juin, de rendre hommage à son producteur fidèle et passionné, que la SACEM récompensait en 1995, lui remettant le Grand Prix de l'édition musicale...
Il sera incinéré au cimetière du Père Lachaise en début de semaine.
Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.
