Jean Reno, Francis Veber et Gérard Depardieu lors de la première de Tais-toi à Paris le 21 octobre 2003© Abaca
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Francis Veber ne se prédestinait pas au cinéma. Il a fait quatre années de médecine qu'il a détestées, il a fait de la géologie deux ans puis après avoir passé deux ans au journal Le Bmed et trois ans à RTL, il écrit sa première pièce à 30 ans, L'Enlèvement. Dans le magazine Balthazar, il parle de ses débuts donc, de son fameux personnage François Pignon qui est devenu une sorte de porte-bonheur et aussi des acteurs qu'il a dirigés. Il met en scène désormais Gérard Jugnot dans Cher Trésor au théâtre des Nouveautés, un artiste qui s'ajoute à la longue liste des comédiens qu'il a dirigés et dont il garde un souvenir plus ou moins bon.
Alors qu'il a fait une "espèce de dépression du succès", après La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs, Francis Veber est approché par Jeffrey Katzenberg qui travaillait à l'époque pour Disney. Le réalisateur et scénariste français est devenu consultant en scénarios à Hollywood ! Un formidable challenge pour celui qui ne savait pas quoi faire après ses succès consécutifs en France. C'est ainsi qu'il dirige Matthew Broderick, alias monsieur Sarah Jessica Parker, dans Sur la corde raide en 1992. En plus d'être un échec commercial (le film ne sortira pas en salles en France), il lui laisse un horrible souvenir : celui d'avoir dirigé ce comédien américain : "On m'avait prévenu et ça a été l'horreur. On avait répété les scènes, on s'était mis d'accord et une fois sur le plateau, il ne voulait plus le faire comme on avait décidé."
Des problèmes, il en aura aussi avec "l'acteur russe", Gérard Depardieu. On sait que leurs relations sont tumultueuses. L'acteur l'avait accusé d'être un "pervers" car il peut reprendre des dizaines de fois la même scène, et le cinéaste rétorque à ce sujet : "On m'avait accusé de faire trop de prises, mais avec Gérard, il faut vingt prises le temps qu'il apprenne son texte. A une époque, il avait pris l'habitude de mettre des post-its sur la figure de son 'contre-champ', mais je ne pouvais accepter ça."
Il a fallu alors mettre à plat les choses : "Je lui ai parlé seul à seul et je lui ai dit : 'La prochaine fois que tu bois une goutte d'alcool durant le tournage, je me tire. Je suis un auteur de théâtre, je me suis 'égaré' dans le cinéma, je ne vais pas tourner dans ces conditions.' Après, il n'a plus jamais bu et nous avons fait cinq films ensemble. Il avait compris que j'étais sérieux." Un coup de gueule qu'il a fait aussi à Nick Nolte pour le remake des Fugitifs, mais sa fermeté n'a pas marché avec Matthew Broderick.
Francis Veber tient en tout cas à préciser qu'il aime beaucoup Gérard Depardieu, pris dans un tourbillon médiatique né de son exil fiscal et de ses envies de Russie : "C'est un génie et comme tous les génies, il est incontrôlable." Il réitère ses peurs quant à ses peurs vis-à-vis du monstre sacré du cinéma : "Je trouve ça triste qu'il parte parce qu'il se fatigue et qu'il n'est pas en grande forme, il a quand même eu quatre pontages. Donc j'ai plus peur pour lui que je ne suis intéressé par ses tribulations."
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Balthazar de mars-avril 2013
Alors qu'il a fait une "espèce de dépression du succès", après La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs, Francis Veber est approché par Jeffrey Katzenberg qui travaillait à l'époque pour Disney. Le réalisateur et scénariste français est devenu consultant en scénarios à Hollywood ! Un formidable challenge pour celui qui ne savait pas quoi faire après ses succès consécutifs en France. C'est ainsi qu'il dirige Matthew Broderick, alias monsieur Sarah Jessica Parker, dans Sur la corde raide en 1992. En plus d'être un échec commercial (le film ne sortira pas en salles en France), il lui laisse un horrible souvenir : celui d'avoir dirigé ce comédien américain : "On m'avait prévenu et ça a été l'horreur. On avait répété les scènes, on s'était mis d'accord et une fois sur le plateau, il ne voulait plus le faire comme on avait décidé."
Des problèmes, il en aura aussi avec "l'acteur russe", Gérard Depardieu. On sait que leurs relations sont tumultueuses. L'acteur l'avait accusé d'être un "pervers" car il peut reprendre des dizaines de fois la même scène, et le cinéaste rétorque à ce sujet : "On m'avait accusé de faire trop de prises, mais avec Gérard, il faut vingt prises le temps qu'il apprenne son texte. A une époque, il avait pris l'habitude de mettre des post-its sur la figure de son 'contre-champ', mais je ne pouvais accepter ça."
Il a fallu alors mettre à plat les choses : "Je lui ai parlé seul à seul et je lui ai dit : 'La prochaine fois que tu bois une goutte d'alcool durant le tournage, je me tire. Je suis un auteur de théâtre, je me suis 'égaré' dans le cinéma, je ne vais pas tourner dans ces conditions.' Après, il n'a plus jamais bu et nous avons fait cinq films ensemble. Il avait compris que j'étais sérieux." Un coup de gueule qu'il a fait aussi à Nick Nolte pour le remake des Fugitifs, mais sa fermeté n'a pas marché avec Matthew Broderick.
Francis Veber tient en tout cas à préciser qu'il aime beaucoup Gérard Depardieu, pris dans un tourbillon médiatique né de son exil fiscal et de ses envies de Russie : "C'est un génie et comme tous les génies, il est incontrôlable." Il réitère ses peurs quant à ses peurs vis-à-vis du monstre sacré du cinéma : "Je trouve ça triste qu'il parte parce qu'il se fatigue et qu'il n'est pas en grande forme, il a quand même eu quatre pontages. Donc j'ai plus peur pour lui que je ne suis intéressé par ses tribulations."
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Balthazar de mars-avril 2013