Le prince François d'Orléans "s'est paisiblement endormi", selon les mots de son frère le prince Jean, et avec lui la querelle dynastique qui a agité la famille du comte de Paris, leur père.
Henri d'Orléans, 84 ans, a ainsi annoncé par voie d'un communiqué la mort de son fils aîné, à 56 ans, dans la nuit du 30 au 31 décembre 2017 : "Monseigneur le comte de Paris, madame la duchesse de Montpensier, leurs enfants les princesses Marie et Blanche, les princes Jean, dauphin de France, et le prince Eudes ainsi que leurs familles ont accompagné par leur présence et par leurs prières le prince François de France qui s'est éteint paisiblement en cette nuit du 30 décembre 2017", peut-on y lire, relevant au passage que le prince Jean y est désigné comme le dauphin de France, titre qui fut la pomme de discorde familiale.
Souffrant – comme sa soeur Blanche – d'un lourd handicap mental causé par la toxoplasmose, infection dont il avait été atteint pendant la grossesse de sa mère, François d'Orléans, aîné de la fratrie de cinq et partant héritier désigné de son père dans l'ordre de succession au trône de France revendiqué par les Orléanistes, avait été écarté en 1981 par son grand-père au profit de son frère cadet, Jean, et ce de manière irréversible. Devenu en 1999 l'aîné des Orléans à la mort de son père et homonyme, l'actuel comte de Paris avait d'abord confirmé ces dispositions et le statut de dauphin du prince Jean, avant de faire machine arrière quatre années plus tard et de restituer en 2003 à François ses droits dynastiques, faisant alors de Jean le "régent" de son frère handicapé : "Le fait, s'était-il justifié, que mon fils aîné, le dauphin François, soit handicapé n'est pas une raison suffisante pour l'écarter de ses droits. Un tel acte arbitraire ouvrirait la porte à toute sorte d'abus ultérieurs. C'est pourquoi mon fils Jean, duc de Vendôme, assume la charge de son frère aîné en tant que Régent du Dauphin." Position qui n'avait depuis plus changé et que le comte de Paris avait même réaffirmée en mai 2016 par le biais d'un entretien publié dans la revue Point de vue dans lequel il disait reconnaître François comme son héritier à la tête de la maison de France.
Jean d'Orléans lui avait répondu quelques semaines plus tard, contestant via un communiqué du 1er août de la même année ces décisions et affirmant qu'il serait le prochain chef de la maison de France, en vertu de "l'acte souverain" du défunt comte de Paris en date du 25 septembre 1981. La mort du prince François vient d'arbitrer catégoriquement cette querelle dynastique.
Ses obsèques seront célébrées à la chapelle royale Saint-Louis de Dreux.