Alors qu'il est humoriste à la base et qu'il va tourner avec Woody Allen, Gad Elmaleh a décidé de se lancer dans la musique. Dans la chanson, plus précisement. Il se rêve chanteur adulé par les fans, après avoir donné de la voix sur scène. A priori on est en droit de se demander pourquoi l'extase de faire rire sur scène, le même public, ne lui suffit pas. Ce doit pourtant être la même sensation. Après le don de soi, les applaudissements. Mais non, ça ne lui suffisait pas.
Alors Gad a pris la température hier soir aux Francofolies de La Rochelle en régalant plus de 10 000 personnes venues l'acclamer. Il s'est mis au piano (puis, plus tard, à la guitare ou aux percus) et a chanté.
Entrecoupé de bonne blagues improvisées, ou de vannes toutes faites et bien rôdées, l'artiste s'est laissé aller autour de la chanson française en général. Son point fort, sa valeur ajoutée d'homme de scène capable d'un one-man show seul face à la foule, fut de mêler le public et tout ce qui entourait la scène (les gens aux balcons) avec la musique et le spectacle. Il a testé l'interaction en chantant...
Reprenant une partie de son spectacle sur les comédies musicales, il n'a pu achever ni son texte, ni ses chansons, la foule, toute acquise au personnage, devançant les paroles à chaque fois. "On est en blue tooth là, on est connecté, mais oubliez le DVD !", a-t-il lancé, déclenchant l'hilarité générale.
Et ce n'est pas parce qu'on est aux Francos qu'on ne peut pas gentiment se moquer, à coups de piques vers les chanteurs de R'n'B, Patrick Bruel, Christophe Maé, ou encore tous les apprentis-chanteurs (suivez son regard...) : la jeune chanson française, "qui semble ne connaître que les voyelles, on comprend rien, et après ils veulent qu'on reprenne le refrain".
Tout le monde a adoré... même si, pour un vrai concert de Gad, il faudra patienter encore un peu.