Dimanche 17 juin, Grace Jones était l'une des têtes d'affiches du très pointu festival Lovebox à Londres. Créé il y a dix ans par le duo Groove Armada, ce festival se tient sur trois jours au Victoria Park de la capitale anglaise et met en lumière la diversité de la musique pop de qualité. Dimanche, les Londoniens ont pu aussi bien applaudir Lana Del Rey que Mika, la reine du funk Chaka Khan et l'impressionnante Grace Jones.
Icône des années 80, muse de Jean-Paul Goude (père de son fils Paulo) et artiste incontournable de la scène disco, Grace Jones n'a rien perdu de son aura et de sa pertinence. En témoigne l'album Hurricane, sorti en novembre 2008, où ses racines jamaïcaines se mélangent au dub, à la funk, au trip hop et à l'electro. En concert, c'est aussi une expérience visuelle, forcément influencée par Goude. Grace Jones joue à fond la carte du phénomène, de la liane de 1,79 mètre à la gueule d'amazone. Elle chante en body, met ses jambes parfaitement musclées en valeur. Elle porte des chapeaux improbables qu'une certaine Lady Gaga pourrait bien lui piquer... Justement, interrogée par le Guardian il y a deux ans, Grace Jones n'avait pas mâché ses mots : "On m'a proposé de faire un duo avec Lady Gaga. J'ai dit non. En fait, je préférerais travailler avec quelqu'un d'original qui ne me copie pas." Mais si l'une est un phénomène ultrapopulaire, Grace demeure, malgré James Bond et une tripotée de tubes, une artiste farouchement underground.
Deux semaines avant le festival Lovebox, Grace Jones rencontrait la reine Elizabeth II et chantait lors de son grand concert pour les 60 ans de son règne. Entre Kylie Minogue et Robbie Williams, la sublime Grace interprète Slave to the Rhythm, l'une de ses plus belles chansons. À 64 ans, elle décide de faire du hula-hoop tout au long de sa chanson. Le cerceau ne s'arrêtera pas une seule fois, ne glissera même pas de sa taille... Un très, très grand moment !