En portant à l'écran le spectacle qu'il a écrit et qui est autobiographique, Les Garçons et Guillaume à table ! (présenté au Festival de Cannes), Guillaume Gallienne se met à nu. Il parle de son enfance troublée sous la forme d'un film joyeux, plein d'humour et de tendresse. La forme se veut libre et fantaisiste. Déjà par le fait que l'acteur, sociétaire de la Comédie-Française, incarne également sa propre mère. Mais le fond est sérieux puisqu'il s'agit de la quête identitaire d'un garçon que sa famille croit homosexuel. Dans ses interviews pour les magazines Marie Claire et Marie France, il se dévoile avec toujours autant d'esprit et de passion.
Sa Mère
Pour être mieux dans sa peau, le petit Guillaume a choisi d'être dans celle d'une autre, celle de sa mère. Avec ce film, le spectateur peut constater que Guillaume Gallienne n'a toujours pas réglé ses problèmes : "La preuve, j'ai 41 ans et je continue d'avoir besoin d'incarner maman !" Tout en précisant : "Mes problèmes, je sais les transformer, les poétiser, mais pas les élucider." Il ajoutera que la psychanalyse lui a sauvé la vie : "Sans elle, je me serais jeté par la fenetre."
En jouant à la fois son rôle et celui de sa mère, Guillaume Gallienne estime qu'il la défend mieux dans son film que dans sa pièce : "Ma mère me touche tellement que j'étais le seul à pouvoir la jouer. Elle et sa violence, elle et sa pudeur..." Il avait songé à confier le rôle à une actrice, mais savait que ça allait être insupportable pour elle de recevoir constamment des directives pour savoir comment la jouer parfaitement, telle qu'elle est dans le souvenir de Guillaume, explique-t-il dans Marie France.
Les femmes et Amandine
Papa d'un petit Tado qu'il a eu avec son épouse Amandine, il parle des femmes avec beaucoup de passion et de tendresse dans Marie Claire : "Sensuellement, votre souffle est dingue. Et puis, sexuellement, dans l'orgasme... C'est aussi une métaphore. [...] Vous nous parlerez souvent d'un problème juste pour en parler, surtout pas pour avoir la solution."
Quand il parle de sa femme, il préfèrera utiliser son prénom, Amandine : "Je fais la même chose avec Tado, mon fils. Parce que sont des personnes avant tout. Et les deux plus poétiques que je connaisse. L'appartenance, c'est intime. 'Ma femme' : je n'aime pas trop la vanité. [...] Je suis fier qu'elle reste avec moi." Et quand il l'a rencontrée à l'âge de 29 ans, c'est la seule fois de sa vie qu'il a dragué : "Avant, il fallait me mettre la main au paquet."
Les hommes
Cash et faisant le parallèle avec le film où on le voit tenter une nuit avec un monsieur, il dira sans détour : "Oui, j'ai essayé avec les hommes. C'est glauque, mais je ne me suis jamais senti souillé. En fait, je n'ai jamais eu d'histoire d'amour avec un homme. Je suis tombé amoureux, mais ils étaient hétéros. Les seuls avec qui il s'est passé des trucs, c'était hyper-anonyme, sans sentiments. Et très codifié. Ça ne m'a pas plu. Même si, forcément, une partie de moi peut encore fondre pour un mec."
"Les Garçons et Guillaume, à table !", en salles le 20 novembre
Retrouvez l'intégralité de ces interviews dans les magazines Marie Claire et Marie France du mois de décembre 2013