Tout au long de ses 46 livres écrits en trente-six ans, Jean-Pierre Coffe dévoile son amour des bonnes choses, son attachement aux produits locaux et partage sa passion de la bonne chère. Mais dans Une vie de Coffe, c'est lui-même que dévoile l'homme aux lunettes et aux vestes de couleur. Entre confessions, révélations et règlements de comptes, il n'omet rien, pas même les détails de sa vie sexuelle...
Et Jean-Pierre Coffe ne prend pas de chemins détournés pour évoquer son appétit sexuel, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Sa première expérience avec un homme, ses expéditions dans "les boîtes à garçons", ses relations sexuelles avec les femmes, tout y est décrit dans les moindres détails. Et aujourd'hui ? "J'ai vécu de longues périodes avec des femmes. Je suis bisexuel. Aujourd'hui, je suis avec un homme. Mais je ne revendique rien et je ne milite pas en faveur du mariage gay", explique-t-il dans les colonnes du traditionnel Portrait de quatrième de couverture dans Libération. Et d'ajouter avec la verve qui a fait sa célébrité : "Je revendique ma liberté. Si ça me plaît de vivre avec un chien, eh bien ! ça me regarde."
Tout au long de ces 390 pages qu'il aura mis deux ans à coucher sur papier - "je me suis beaucoup débraguetté, car je ne voulais pas laisser quelqu'un d'autre le faire à ma place" -, on navigue entre les drames, de la découverte du cadavre de son fils nouveau-né lorsque sa femme a avorté devant lui à cet accident de la route après une soirée arrosée qui coûta la vie à deux personnes, en passant par ses règlements de comptes avec le petit monde des médias.
Si Michel Denisot et Philippe Bouvard en prennent pour leur grade, c'est Jean-Luc Delarue que Jean-Pierre Coffe semble viser avec insistance, lui qui avait déjà été la cible du chroniqueur par le passé pour son penchant pour les produits stupéfiants. Et pour cause. Jean-Pierre Coffe n'a jamais digéré sa mise à l'écart et la fin de son contrat décidé par Jean-Luc Delarue alors qu'il se remettait d'un AVC. "Je ne lui ai jamais pardonné, confie-t-il, toujours amer. C'est un homme qui s'est perdu dans ses rêves de producteur."
Jean-Pierre Coffe, Le repas du guerrier, un portrait à retrouver dans les pages de Libération du 5 mai 2015
Une vie de Coffe, de Jean-Pierre Coffe, aux éditions du Stock