À la fin de l'été dernier, Jeannette Bougrab posait comme prévu ses valises à Helsinki, en Finlande, afin de prendre ses fonctions de conseillère culturelle à l'Institut français. Un poste qui lui permettait de prendre un nouveau départ après des mois de polémique à la suite de la révélation de son histoire de coeur avec le regretté Charb (Stéphane Charbonnier, dessinateur et directeur de la rédaction de Charlie Hebdo assassiné le 7 janvier). Oui mais voilà, tout ne se passerait pas comme sur des roulettes...
Des personnels en souffrance...
C'est un article du Canard enchaîné qui est venu troubler la vie paisible que l'ancienne secrétaire d'État pensait pouvoir s'offrir avec sa fille May (5 ans). Le journal affirme que des collaborateurs de Jeannette Bougrab se seraient plaints par SMS au Quai d'Orsay, dont dépend l'Institut français de Finlande, pour dénoncer ses agissements. Ils évoquent "des personnels en souffrance" ainsi qu'un "management vécu comme brutal et aléatoire." Pire, certains employés seraient "dans une détresse psychologique et physiologique intense" au point d'en perdre le sommeil, de subir des tremblements ou des malaises...
Je ne suis pas au courant.
Contactée, Jeannette Bougrab a juré ne pas comprendre. "Je ne suis pas au courant de cette plainte. Il y avait une surcharge de travail, mais je viens d'obtenir deux créations de postes supplémentaires", a-t-elle déclaré au journal. Le Canard affirme cependant que lorsqu'elle a appris cette plainte, elle "était furieuse" et a menacé de prendre ses cliques et ses claques mais que l'ambassadeur avait refusé tout net pour éviter "les emmerdes." Du côté du Quai d'Orsay, on tente d'éteindre l'incendie. "Dans toute entreprise humaine, il y a des gens mécontents. Jeannette Bougrab a une forte personnalité. Elle n'est pas issue du sérail, cela a pu lui valoir quelques inimitiés. Mais elle apporte beaucoup et son profil enrichit notre réseau diplomatique", a fait savoir le porte-parole Romain Nadal.
Elle travaille au prestige de la France.
L'affaire pourrait bien prendre davantage d'ampleur puisque le Canard affirme également qu'elle a facturé sur le compte de l'Institut (billets, hôtel, cachet...) le déplacement de la violoniste Anne Gravoin, épouse du Premier ministre Manuel Valls, en Finlande, pour une représentation. Le journal avance la somme de 10 000 euros. "4 000 euros net, une fois déduites les recettes de billetterie", réplique Jeannette Bougrab. Elle a aussi payé pour une conférence de l'ancien ministre Hubert Védrine, logé dans un palace. Le Quai d'Orsay s'insurge. "Cet article est parfaitement choquant. C'est le rôle d'un conseiller diplomatique que d'organiser ce genre d'événements. Elle travaille au prestige de la France en diffusant le débat d'idées et en faisant connaître les intellectuels français", a répondu le porte-parole.
Thomas Montet