Révélée fin 2011 grâce son clip Video Games, vu une quinzaine de millions de fois en une poignée de semaines sur YouTube, voilà plus d'un an que Lana Del Rey brille par sa mélancolie. En un temps record, cette jeune inconnue accédait au statut ultime d'icône. Mais aussi sec qu'elle fut adoubée par la critique, la chanteuse de 26 ans est néanmoins retombée au rang des persona presque non grata.
Personnage à la fois dans l'ère du temps et d'une autre époque, Elizabeth Grant, de son vrai nom, cultive le mystère et les zones d'ombre, laissant ainsi libre court aux fantasmes et à la surenchère. Trop mièvre, trop siliconée, trop "fausse", trop plastique... une mise au pilori qui l'a poussée en septembre dernier à annoncer l'arrêt imminent et prématuré de sa carrière. Une décision sur laquelle la magnétique brune est revenue depuis, bien qu'elle concède avoir sérieusement envisagé la chose : "Quand j'ai dit cela, je le pensais vraiment", confie-t-elle dans un entretien au magazine Madame Figaro paru cette semaine. "Les attaques à mon égard ont été si violentes... Ce n'est pas toujours facile de les prendre avec du recul." Finalement, pour toute réponse, la star sort une nouvelle édition de son album phénomène Born To Die, qui comptera pas moins de huit titres inédits.
"Trop", Lana Del Rey l'est assurément. Alcoolique dès son plus jeune âge, cette fille d'un agent immobilier est passée très tôt par la case "cure de désintoxication". Une étape qui a laissé des traces chez la jeune artiste. "En fait, quand j'ai cessé de boire, j'ai perdu ma vie. Il a fallu tout réinventer. Retrouver des racines. Ça été très difficile, en fait, je ne m'étais jamais sentie enracinée où que ce soit."
C'est dans l'écriture que la chanteuse va trouver son salut : "Souvent seule, j'ai commencé à écrire et j'ai découvert que c'était ce que j'aimais le plus. Quand j'ai réussi à poser des mots exacts sur mes sentiments, j'ai ressenti comme des papillons dans le ventre. Et ils ne m'ont plus quittée", confie celle qui a retrouvé l'amour dans les bras de Barrie James O'Neill, chanteur du groupe écossais Kassidy.
La musique, essentielle aux yeux de Lana Del Rey. Mais malgré les apparences, les strass et les paillettes n'ont pas toujours été sa tasse de thé : à ses débuts, la chanteuse était en réalité très engagée et notamment auprès d'une fondation destinée à venir en aide aux sans-abri. "La musique était ma passion, mais mon travail avec cette fondation était plus importante. J'avais moi-même eu la chance de pouvoir être soignée dans un établissement, entourée de gens dévoués. En aidant d'autres personnes à mon tour, j'ai trouvé plus qu'une identité : une famille", raconte la poupée vintage dans les colonnes de Madame Figaro.
Aujourd'hui Lana Del Rey compte bien continuer le combat et, qui l'eut cru, avoue trouver en la femme de Brad Pitt un idéal à suivre. "J'aimerais devenir une sorte d'Angelina Jolie. Comme elle, je pense que la notoriété n'est rien en soi, mais qu'elle peut être au service d'une ambition – récolter de l'argent par exemple, déclare l'artiste. Aujourd'hui, je consacre moins de temps à la fondation, mais en juillet dernier, nous avons ouvert deux centres à New York et l'autre à Los Angeles, et créé un think tank dédié au développement durable et à l'innovation écologique. Vendre des disques est indissociable de mon engagement. Cela lui donne une autre dimension."