Les Converses et autres macarons de Kirsten Dunst semblent très loin. Six ans après la version colorée et remixée sur du New Order par Sofia Coppola, la cour de Versailles se dévoile sensuelle, torturée et mystérieuse devant la caméra de Benoît Jacquot. Ado rêveuse et paumée dans Marie-Antoinette (2006), la reine de France est lunaire, meurtrie et à vif dans Les Adieux à la reine.
Le film est raconté par une jeune lectrice naïve et obsédée par Marie-Antoinette (Diane Kruger). De ses yeux amoureux, elle observe le quotidien de la reine, délaissée par Louis XVI (Xavier Beauvois) et fascinée par la beauté d'une duchesse (Virginie Ledoyen). Mais dans les couloirs de Versailles, la rumeur de la Révolution française monte, et la tranquilité du château vit ses derniers instants.
Dix ans après Sade et Adolphe, Benoît Jacquot revient vers les costumes avec la même verve provocatrice. Il expliquait au Figaro : "Il me paraît logique et pas du tout invraisemblable que Marie-Antoinette, mariée à un très brave homme s'intéressant plus à la chasse et la serrurerie qu'à son corps, ait trouvé des satisfactions érotiques avec des princesses dont elle s'entichait."
Présenté en ouverture du festival de Berlin, Les Adieux à la reine est déjà salué par la presse - et notamment Léa Seydoux, sublimée par la caméra du réalisateur. Le film sort le 21 mars.