Qui n'a pas gardé en soi d'hilarants souvenirs de Louis de Funès, véritable clown de cinéma, acteur attachant et roi de la farce devant la caméra. Michel Galabru, son grand ami de toujours, l'évoque dans une interview accordée à Télé 7 Jours, à l'occasion du magazine Un jour, un destin présenté par Laurent Delahousse, consacré à De Funès "derrière le masque" et diffusé le mardi 11 décembre à 20h50.
Michel Galabru dresse un portrait à la fois touchant, amusé et toujours délicieux de ce comédien hors pair, disparu il y a plus de vingt-neuf ans. Une première rencontre au début des années 1950, lorsque De Funès n'était encore qu'un "petit comédien" embarrassé par un trac incroyable, alors même qu'il n'était encore qu'à la radio. Pour Galabru, "cette angoisse [de ne pas être à la hauteur] ne l'a jamais quitté, même lorsqu'il est devenu une vedette". Une sorte de paradoxe que l'on retrouve, lorsque devenu star, Louis de Funès doit s'exprimer en interview. Affirmant que l'acteur "n'était pas un homme public", Galabru se souvient "d'une interview [que De Funès] devait donner pour la télévision", il était "si tétanisé qu'il [lui] a demandé de la faire avec lui".
A 90 ans, Michel Galabru, qui foule encore les planches notamment avec Tartarin de Tarascon, garde des souvenirs impérissables du célèbre Cruchot sur les plateaux de tournage. Évoquant "ce grand perfectionniste" capable de "refaire une scène cent fois s'il ne s'estimait pas bon", il décrit un "partenaire gentil et généreux", un homme "complexé" qui "rêvait de tourner avec Polanski, d'être cité dans Les Cahiers du Cinéma, de faire partie de l'intelligentsia".
Michel Galabru a également un souvenir plus personnel : son arrivée sur la saga des Gendarmes. Alors que Pierre Mondy se désiste, Galabru se trouvait dans un hôtel à Saint-Tropez lorsque deux producteurs discutent du futur remplaçant pour jouer l'adjudant Gerber : "'Tu me prends De Funès, et après, que des ringards, parce que je ne veux pas les payer.' J'ai dit à ma femme : 'Eh bien le gars qu'ils vont appeler, il est pas sorti de l'auberge'." Le lendemain, Michel Galabru était contacté. Une anecdote amusante, qui ne transparaîtra jamais à l'écran, Louis de Funès était un ardent défenseur de l'égalité entre les acteurs, à l'heure où le septième art starise les premiers rôles pour oublier les seconds. Cela n'empêche pas Louis de Funès, près de trente ans après sa mort, de rester le comédien le plus populaire de l'Hexagone.
C.R.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine Télé 7 jours du 3 décembre