Il était dit que le mariage de la princesse Madeleine de Suède, qui a superbement convolé samedi 8 juin 2013 avec Christopher O'Neill, serait sans commune mesure avec celui de sa soeur aînée la princesse héritière Victoria, future reine gratifiée de noces grandioses (à 2,3 millions d'euros) le 19 juin 2010. Sur le papier, l'écart dynastique entre les deux soeurs, l'une amenée à régner, l'autre exilée à New York, s'est effectivement concrétisé : 4h30 de retransmission télévisée en live pour Madeleine contre près de 12 heures pour Victoria et son mari Daniel (il s'est d'ailleurs agi du plus grand événement télévisé de l'histoire de la Suède) ; une procession de 7 kilomètres avec tout le decorum militaire pour l'aînée, quelques hectomètres seulement pour la cadette ; 1100 invités à l'église et 600 convives au banquet au mariage de Victoria, respectivement 500 et 400 à celui de Madeleine ; réception sous un chapiteau à Drottningholm plutôt que dans le prestigieux Hall d'Etat au palais royal...
Il n'empêche, tout ne se résume pas à une histoire de chiffres. D'abord, l'histoire est belle aussi : si la princesse Victoria a eu à braver les réticences et la défiance générale pour épouser le roturier de son coeur, la princesse Madeleine a dû surmonter le choc de la tromperie de son ancien fiancé Jonas Bergström avant de s'afficher avec un nouvel amour et de convoler trois ans plus tard devant ses compatriotes. Ensuite, la mariée était belle aussi ; dans sa robe Valentino en organza de soie et dentelle de Chantilly ornée de fleurs d'oranger, la princesse Madeleine avait de quoi susciter naturellement l'effervescence.
Enfin, si le cortège de chefs d'Etat et de représentants des différentes monarchies n'était pas aussi imposant que le 19 juin 2010, le défilé de têtes couronnées de ce samedi 8 juin 2013 avait fière allure, en dépit de quelques absences notables - le prince héritier Philippe de Belgique et son élégante épouse la princesse Mathilde, en mission en Californie, le prince Albert de Monaco, Willem-Alexander et Maxima des Pays-Bas, nouveau couple royal en pleine tournée de présentation, ou encore Felipe et Letizia d'Espagne, le royaume de Sa Majesté Juan Carlos Ier n'ayant envoyé aucun émissaire.
Charlene de Monaco et Mary de Danemark jouent l'effet de surprise, Tatiana de Grèce éblouit
Les habituelles reines du style n'ont en effet pas manqué d'éblouir : alors que la princesse Charlene a pu surprendre, au lendemain de sa très glamour tenue bronze satiné portée pour le dîner offert par le monarque au Grand Hotel de Stockholm, en s'affichant dans un ensemble bustier et jupe longue chocolat à l'aspect épais, la princesse Mary de Danemark, fashionista modèle au contraire absente la veille au soir, signalait son arrivée de manière éclatante. Au bras de son mari le prince Frederik en uniforme de colonel de l'Armée de l'air, Mary, coiffée d'un diadème du joaillier danois qui a ses faveurs Ole Lyngaard, resplendissait dans une robe de dentelle rouge vif soulignant sa silhouette toujours impeccable à 41 ans et après trois grossesses, sur laquelle tranchaient les insignes bleu et or de commandeur grand-croix de l'Ordre royal de l'étoile polaire (honneur suédois réservé aux personnalités n'ayant pas la nationalité et qui a été accordé au marié Chris O'Neill). Sa charmante belle-soeur la princesse Marie de Danemark, après une nuit passée au Grand Hotel, réapparaissait pour sa part dans une douce robe rose pâle, portée avec une tiare imposante, au bras du prince Joachim. La princesse Mette-Marit de Norvège, arrivée samedi pour la cérémonie, arborait une robe en cascade bleu pâle, au côté de son mari le prince Haakon, alors que la soeur de ce dernier, la princesse Märtha-Louise, conviée avec son mari Ari Behn, se faisait remarquer en parme après avoir joué la veille la carte du vert.
Représentant la couronne d'Angleterre, la comtesse Sophie de Wessex, accompagnant son mari le prince Edward, avait contre toute attente pris une option assez sage, avec une robe nude en dentelle. La douceur semblait d'ailleurs être à l'ordre du jour dans la famille de la princesse Madeleine : la princesse Victoria, sa petite Estelle en robe écrue dans les bras, charmait dans une robe beige ornée de branches de pin, tandis que la reine Silvia portait une tenue vert jade pâle.
La principale concurrence pour les habituées de ces rendez-vous venait en fait de la délégation de la famille royale grecque. La princesse Theodora, "star hollywoodienne" de la bande avec son frère le prince Philippos pour cavalier, ne pouvait d'ailleurs que s'incliner, malgré ses paillettes, devant la prestance de ses belles-soeurs la princesse Marie-Chantal, épouse du prince Pavlos, diadoque de Grèce et prince de Danemark, très altière dans une robe-manteau ivoire au bras de son mari toujours aussi élancé, et la princesse Tatiana, épouse du prince Nikolaos, somptueuse dans une robe bustier froncée d'un bleu pastel très clair, tout simplement remarquable.
Impossible par ailleurs de ne pas mentionner l'une des autres "attractions" de la journée : Sofia Hellqvist, petite amie du prince Carl Philip de Suède. Pressentie pour de prochaines fiançailles, l'ex-bombe de télé réalité, dont les relations jadis glaciales avec la princesse Madeleine se sont réchauffées, a passé l'essentiel du vendredi et du samedi avec la meilleure amie de la mariée, Louise Gottlieb. Pour la noce, elle avait choisi de s'habiller de lumière, mais sans provocation, portant une robe claire Göran Alfredsson et des bijoux Maria Nilsdotter, même combinaison que la veille au soir. Un bon point.
Après la cérémonie en la chapelle royale, les invités de Madeleine et Chris O'Neill ont emprunté des... bus municipaux affrêtés spécialement pour rejoindre, non loin du palais, l'îlot Riddarholmen. De là, tout le monde a embarqué à bord de bateaux à destination de Drottningholm, la résidence royale où un chapiteau avait été installé pour accueillir la réception dont le banquet était l'oeuvre du chef Stefano Catenacci, arrosé notamment de champagne Pommery Grand Cru Millésime 2005 et d'Auxey-Duresses 1er Cru 2010. L'occasion d'un nouveau défilé sur le ponton, à suivre dans nos pages...
G.J.