Sept ans après la mort de Michael Jackson, le docteur jugé responsable de sa disparition s'exprime dans un nouvel entretien accordé cette semaine à Paris Match. À 63 ans, Conrad Murray vit aujourd'hui à Fort Lauderdale, en Floride, avec sa compagne de longue date Nicole Alvarez, avec qui il a un fils. Sorti de prison en 2013 après deux ans de détention, il avait été condamné pour "négligence criminelle" mais a toujours démenti toute responsabilité dans le décès du roi de la pop, emporté par une overdose de sédatifs puissants.
Dans ce nouvel entretien, Conrad Murray se pose ainsi en victime, affirmant avoir été "piégé" et avoir toujours servi de "bouc émissaire". Selon lui, toute l'attention a été attirée sur lui pour "oublier la famille Jackson et tout ce qu'elle avait fait subir [à Michael Jackson] pendant des années". Il ajoute : "À partir du moment où j'ai été déclaré coupable de grave négligence, la famille pouvait se retourner contre AEG, la compagnie de production qui était responsable de m'avoir engagé sur la tournée, et ainsi lui réclamer des milliards de dollars. La seule chose qui compte, dans cette famille, c'est l'argent. La mère de Michael, Katherine Jackson, m'avait d'ailleurs demandé de faire un faux témoignage contre la compagnie", balance-t-il.
Comme l'ex-médecin le rappelle, quelques jours avant sa mort, Michael Jackson était dans un état de fatigue très avancé. "Il dansait six heures par jour et ne s'alimentait pratiquement pas. C'était un homme de 50 ans dans un état d'épuisement extrême. Il était totalement insomniaque. [Le soir de sa mort], il m'avait appelé à son secours pour l'aider à trouver le sommeil car, à force de ne pas dormir, il devenait fou", ajoute-t-il. C'est là que Conrad Murray lui a administré "une infime dose de Propofol". Mais selon lui, ce n'est pas ce médicament qui a tué le père de Prince, Paris et Blanket. "Il a été victime des effets du Demerol, qui est mortel, au contraire du Propofol. Il a eu un arrêt cardiaque dû à cet opiacé, le même type de drogue d'ailleurs qui a tué Prince. J'avais réussi, trois jours avant son décès, à le sevrer du Propofol. Mais depuis plusieurs années, il était accro au Demerol et je l'ignorais. (...) Michael avait trop peur [qu'il ne travaille plus pour lui s'il lui avait dit qu'il était accro au Demerol]. C'est le célèbre Dr Arnold Klein [mort en 2015, NDLR], que lui avait présenté Elizabeth Taylor, qui le piquait régulièrement au Demerol depuis des années : il lui avait fait 51 intraveineuses en soixante jours. On en a la preuve", poursuit-il.
Conrad Murray ajoute que ses avocats ont "tout essayé pour que Klein soit entendu au procès". En vain. "Le Dr Klein faisait partie de ce qu'on appelle la 'mafia gay' de Hollywood. Tout comme le juge Michael Pastor qui le protégeait totalement. En revanche, Pastor a autorisé que les actes soient publiés. C'est comme ça qu'on appris que Michael Jackson avait eu sa dernière piqûre de Demerol moins de deux jours avant sa mort. Au moment de celle-ci, il était totalement en manque."
S'il a un dent contre celui qu'il considère comme le vrai responsable de la mort de Michael Jackson, Conrad Murray est également très remonté contre l'entourage "épouvantable" du mythique chanteur disparu. "Il était entouré de parasites qui n'avaient en tête qu'une idée : lui extorquer le maximum d'argent. (...) Il m'a répété cent fois qu'on l'avait toute sa vie utilisé comme un objet et que sa famille l'avait toujours considéré comme un animal de cirque. La maison de disques, appuyée par Joe Jackson, avait voulu lui injecter des hormones pour qu'il ne sorte pas de la puberté et qu'il garde sa voix d'enfant !", glisse-t-il froidement. Avant de s'étendre avec des détails glaçants sur l'enfance difficile de l'artiste, qui s'était confié intimement à lui. "Quand il était jeune, il avait été violé et sodomisé dans sa propre famille. Ces tragédies sexuelles l'ont traumatisé à vie."
Enfin, Conrad Murray s'est aussi épanché sur la vie amoureuse et familiale de Michael Jackson. "Il était hétérosexuel. Il aimait les femmes mais était très timide. (...) Il a eu une vraie relation avec Lisa Marie Presley. Il était, disait-il, seul responsable de l'échec de leur mariage. C'était l'un de ses plus grands regrets", dit-il. Questionné sur l'identité du vrai père des enfants de Michael Jackson, l'ancien médecin s'est montré prudent. "Je sais qui il est mais je ne le dirai pas, c'est trop personnel. Si un jour les enfants éprouvent le besoin de me poser des questions, je serai là. Michael les adorait. Du lever au coucher du soleil, il ne vivait que pour eux."
S.L.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Conrad Murray dans le nouveau numéro de Paris Match, en kiosques jeudi 18 août.