Le plus jeune fils du shah d'Iran, Ali Reza Pahlavi, s'est donné la mort à l'âge de 44 ans, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 janvier 2011. Une terrible nouvelle diffusée sur le site Internet de son frère, le prince impérial Reza Pahlavi. "Comme des millions de jeunes Iraniens, il était profondément perturbé par tous les maux frappant sa chère patrie, portant aussi le fardeau de la perte d'un père et d'une soeur au cours de sa jeune vie", pouvait-on lire sur la page web de ce dernier, qui a d'ailleurs donné ensuite une conférence de presse à Boston, dont le magazine Point de Vue offre cette semaine quelques extraits.
"Ali Reza restera dans nos mémoires pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles sa passion pour l'histoire et les civilisations anciennes. Il était un universitaire accompli, venu à Harvard pour compléter ses études et ses recherches, étendant son expertise qui s'était construite à Princeton et ensuite à Columbia. (...) A l'heure actuelle, j'apprécierais que les médias laissent ma famille pleurer en privé cette tragédie. Je vous remercie", a-t-il énoncé, la voix pleine de sanglots.
Des sanglots qui étouffent actuellement aussi le timbre de celle qui lui a donné la vie : Farah Diba, impératrice d'Iran. Alors qu'elle avait évoqué en 2003, dans ses mémoires, "le désespoir sans fond, inconsolable" dans lequel elle se trouvait suite au décès de sa fille Leila (morte à 31 ans après avoir ingéré un mélange de médicaments et de cocaïne), elle est aujourd'hui plus qu'anéantie. Selon le magazine Gala, celle qui a perdu également son époux, le Shah d'Iran, au mois de juillet 1980 au Caire, ne peut s'exprimer tant la douleur est vive. "Tenez-vous en à ce qui a été publié par mon fils aîné. C'est tout ce que je peux dire", a-t-elle déclaré.
Ali (prénommé en hommage au prince Ali, jeune frère du Shah décédé dans un accident d'avion), était un enfant sensible, affectueux bien que mélancolique. C'est la série de drames auxquels il a été confronté (l'exil de son papa, le décès de ce dernier, ou encore la mort de sa soeur dont il était très proche), qui l'a plongé dans un profond mal-être. Un état qu'il savait masquer, étant sociable et ayant envie de profiter de la vie malgré tout. Mais depuis la mort de Leila, qu'il a pris comme le symbole de la détresse du peuple iranien, la tourmente était trop forte.
Alors qu'il reste deux enfants à Farah Diba (Reza et Farahnaz), aura-t-elle le courage, pour eux et ses petits-enfants, de continuer d'exister ? Point de Vue raconte qu'une année après la mort de Leila, Farah Diba avait évoqué sa tentation d'en finir. "Mais, tout au long de ma vie, le sentiment de ma dignité m'a sauvé. Dans les pires moments, je me disais : On peut tout perdre, chacun d'entre nous à son niveau, mais il faut essayer de conserver sa dignité et son courage, c'est la vraie lutte de la vie", avait-elle détaillé.
Une devise tellement juste et forte, que Farah Diba, nous l'espérons, tentera de tenir coûte que coûte, avec le soutien de tous... Pour information, c'est dans quelques jours, dans l'intimité, que les cendres du prince Ali Reza Pahlavi seront dispersées dans les eaux de la mer Caspienne.