Chuuuuut... Vous gardez ça pour vous, hein : en théorie, on n'est plus trop censés nommer Steven Georgiou "Cat Stevens" depuis qu'il s'appelle Yusuf Islam ! Vous suivez ? Bon, on reprend : depuis 1978, après avoir écoulé 60 millions d'albums en douze ans de carrière, le roi de la folk est converti à l'islam, religion dont il s'est rapproché lors d'un voyage au Maroc pour se changer les idées et(re)trouver l'inspiration.
Une décision spirituelle évidemment riche en répercussions : après une retraite musicale dont il est sorti en 1985 pour le concert caritatif Live Aid en faveur de l'Ethiopie, il se remettait dans les années quatre-vingt-dix à publier des albums... de musique religieuse uniquement ! Cela étant, une enquête publiée en janvier en 2007 révélait que sa production de l'ère Cat Stevens continuait à lui rapporter environ 1,5 million de dollars par an - des gains qu'il reverse en grande partie à des oeuvres, notamment au profit de la communauté islamique londonienne.
Et, en 2006, confirmant son questionnement constant sur la compatibilité entre carrière musicale et pratique rigoureuse de sa religion, surprise ! Au terme de presque trente ans d'éloignement de la pop et du business qui va avec, et tout juste quarante ans après son premier album (Matthew and Son), le Britannique publie sur son propre label (Ya Records) son premier album "pop" original depuis 1978, An Other Cup, en assurant la promotion active dans les médias. "Vous savez, vous remplissez la coupe... avec ce que vous voulez, commenta-t-il auprès du CBS Sunday Morning. Ceux qui cherchent Cat Stevens le trouveront certainement dans l'album. Si vous voulez trouver Yusuf Islam, vous le trouverez, un peu plus en profondeur..."
Depuis ces quelques semaines d'intense activité, Yusuf Islam est retourné à la discrétion, tout juste perturbée l'été dernier par une polémique, certains médias ayant propagé une fausse rumeur selon laquelle il n'adressait pas la parole aux femmes ne portant pas le voile, usant d'intermédiaires lorsqu'il lui fallait communiquer et autres "extrêmités" du même tonneau. Des allégations mensongères pour lesquelles les médias incriminés ont dû présenter leurs excuses.
Hier soir, c'était une de ses premières apparitions publiques depuis cette mini-tornade médiatique : Yusuf assistait à la troisième édition du gala annuel Fortune Forum Summit, accompagné par sa femme Fauzia Islam (Fauzia Mubarak Ali, qu'il épousa le 7 septembre 1979 à la mosquée de Regent's Park). A Londres, où ils vivent avec leurs cinq enfants - lorsque la famille n'est pas à Dubai.
Allez, pour le plaisir, maintenant qu'on l'a retrouvé, une petite rétrospective musicale en vidéo, faite de quelques-uns de ses tubes parmi les indispensables Wild World, Moonshadow, Peace Train, Lady D'Arbanville, Morning Has Broken, Matthew and Son, The First Cut Is the Deepest...
Guillaume Joffroy