Il y a quelques semaines, François Englert n'y croyait pas, au point d'être "persuadé qu'il ne l'avait pas", ce prix Nobel de physique que le comité avait décidé de lui attribuer. Le roi Philippe de Belgique, lui, s'était empressé d'exprimer toute sa fierté : "Talent exceptionnel, grand honneur pour notre pays !", avait tweeté le nouveau souverain, alors en fonctions depuis moins de trois mois. Et deux mois et demi plus tard, les deux hommes se rencontraient lundi 16 décembre 2013 au palais royal, à Bruxelles.
Quelques jours après être aller prendre possession de son prix Nobel à Stockholm, remis lors de la traditionnelle cérémonie présidée par la famille royale de Suède et suivie de deux banquets somptueux, François Englert, qui partage la distinction avec le Britannique Peter Higgs, a connu une nouvelle consécration en étant accueilli avec son épouse par le couple royal belge. Avec son épouse la reine Mathilde à ses côtés, superbe en robe bleu saphir après avoir brillé lors du concert de Noël, le roi Philippe a ainsi pu de vive voix témoigner sa fierté et félicité le scientifique, visiblement ravi de ce nouvel honneur.
Salué par le Premier ministre belge Elio di Rupo comme étant "un intellectuel hors pair, humble comme tous les grands", François Englert, âgé de 81 ans, avait fait part, à l'annonce de sa désignation pour le Nobel, de sa tristesse de ne pouvoir partager cette distinction - remise exclusivement aux vivants - avec son partenaire belgo-américain Robert Brout, décédé en 2011 : "Il se glisse un certain regret : que mon collaborateur et ami de toute la vie, Robert Brout, ne soit pas ici pour partager ce prix pour un travail que nous avons fait ensemble", avait-il déclaré avec émotion lors d'une conférence de presse à Bruxelles. De son colauréat Peter Higgs, découvreur théorique du boson éponyme et qu'il avait rencontré pour la première fois en juillet 2012 au Cern, il signalait "l'excellent travail" mais aussi qu'il n'y avait "pas eu vraiment de collaboration" entre eux.