Steve Jobs, ce tyran : La mère de sa fille s'attaque au fondateur d'Apple

Pour beaucoup, la mort de Steve Jobs, fondateur d'Apple, en octobre 2011 marque la fin de l'âge d'or de la marque. Les derniers chiffres publiés lundi par l'enseigne à la pomme le confirment : pour la première fois depuis onze ans, le bénéfice annuel est en baisse, de 11% à 37 milliards de dollars. Seul l'iPhone booste les chiffres bien qu'Apple demeure derrière le Coréen Samsung, toujours leader du marché des smartphones. C'est dans ce contexte inédit, alors qu'Apple perd de sa magie aux yeux de nombreux fans déçus par les dernières innovations de la marque, qu'un livre égratigne la mémoire de Steve Jobs.

Une maison hantée

Bien avant son mariage avec Laurene Powell en 1991 et même bien avant sa romance avec la chanteuse Joan Baez au début des années 80, Steve Jobs fréquentait depuis le lycée Chrisann Brennan. Cette dernière publie ses mémoires dont une immense partie sont consacrées au fondateur d'Apple. Le portrait qu'elle dresse du génie de Palo Alto se résume à cette formule : "Les Apple Stores sont lumineux et beaux, leur fondateur est tout le contraire. Steve était une maison hantée", écrit Chrisann Brennan dans The Bite in the Apple : A Memoir of My Life With Steve Jobs, paru ce mois d'octobre outre-Atlantique.

Chrisann Brennan décrit le calvaire de ses années passées avec Steve Jobs, pendant leur histoire d'amour et après. Car en 1977, elle tombe enceinte. Cette grossesse est un cauchemar, Chrisann raconte les "crises de colère façon Tourette" de Steve Jobs. Une petite Lisa voit le jour en 1978, Steve Jobs niera de longues années en être le père, déclarant même devant la justice, alors que Chrisann tente de faire reconnaître sa fille, qu'il est stérile et qu'elle s'offre au premier venu. Mais nier sa paternité ne l'empêche pas de nommer l'un de ses ordinateurs l'Apple Lisa, en 1983.

Code LISA

Durant des années, Chrisann Brennan vit des allocations familiales. Un test de paternité oblige Steve Jobs à reconnaître l'évidence : il est bien le père de Lisa. Malgré sa fortune, il s'en sort sacrément bien et ne paye que 500 dollars de pension à son ex-compagne pour l'éducation de leur fille. Dans le livre, elle raconte comment Steve Jobs se battait pour le moindre dollar. "C'était pratiquement intolérable, tous les jours", se plaint Chrisann, décrivant les petites maniaqueries de Jobs, ses tocs. "Il était plus méchant que n'importe qui."

Elle accuse enfin Steve Jobs d'avoir été limite avec sa fille, la questionnant sur ses aspirations sexuelles alors qu'elle n'était pas en âge de comprendre. Lisa Brennan-Jobs est pourtant allée vivre chez son père, quatre ans, durant son adolescence, et c'est lui qui a réglé la note de ses études à Harvard. La jeune femme de 35 ans est aujourd'hui journaliste et a signé des articles pour Vogue ou le L.A. Times. Elle porte le nom de ses deux parents. Elle ne s'est pas exprimée sur les mémoires de sa mère.

Alors que livre égratigne le mythe, la petite ville de Los Altos en Californie vient de classer monument historique la maison d'enfance de Steve Jobs. C'est dans le garage de ses parents qu'il créait, avec Steve Wozniak, les premiers ordinateurs de la marque.

Emporté le 5 octobre 2011 après huit années de lutte contre un cancer du pancréas, Steve Jobs avait trois enfants avec son épouse Lauren Powell : Reed, voit le jour en septembre 1991, Erin en août 1995 et Eve en 1998. La famille est installée à Palo Alto non loin de la Silicon Valley où se trouve le siège d'Apple.