Alors que son album n'est pas encore sorti, Stromae s'est transformé en quelques semaines en la véritable sensation musicale du moment. Il faut dire que l'artiste belge de 28 ans a bluffé tout le monde avec le poignant Formidable et son clip tourné en caméra cachée avant de définitivement enthousiasmer le public et la scène musicale avec le tube Papaoutai, classé numéro un des ventes. Attendue avec impatience dans les bacs, le 19 août prochain, pour la sortie de son deuxième disque, Racine carrée, la nouvelle coqueluche se confie dans un riche entretien au Parisien.
Ce nouvel engouement pour Stromae - même s'il a déjà été l'auteur du tube Alors en danse en 2010 -, c'est d'abord l'histoire d'un titre évocateur : Formidable. Une chanson émouvante dans laquelle l'artiste incarne un homme ivre et terrassé par une peine de coeur. Personnage qu'il habitera véritablement dans le clip, tourné en caméra cachée dans les rues de Bruxelles où des passants filmeront le chanteur, épatant dans son rôle et qu'ils croient ivre. "Je craignais un attroupement. Mais à 8h du matin, les gens ont autre chose à penser, raconte celui qui a aussi trompé des policiers. Ils sont venus vers moi une première fois de manière assez sympathique comme on le voit dans le clip. Mais (...) ils sont revenus pour m'embarquer après. Et là, j'ai dû leur dire discrètement que c'était une caméra cachée. Et ils ne me croyaient pas. Il faut savoir que je suis resté comme ça sur cette place pendant vingt-cinq minutes. Et je titubais, je criais très fort. C'était très dérangeant."
Déjà sur toutes les lèvres avec Formidable, qui emballe le public comme la presse musicale, Stromae finit d'enthousiasmer tout le monde avec Papaoutai, sur l'absence d'un père. Un sujet qui le touche particulièrement. "Parce que j'arrive à l'âge où il faut avoir des enfants et que mon père n'a jamais été là pour moi. Il est parti tout de suite, confie le maestro belge au Parisien. C'était un coureur, un dragueur. J'ai appris bien après que j'avais des demi-frères et des demi-soeurs. Il était architecte et faisait des allers-retours entre la Belgique et le Rwanda. J'ai dû le voir vingt fois dans ma vie et il est mort pendant le génocide rwandais. Mais il avait déjà disparu pour moi."
Un thème personnel que Stromae arrive à traiter avec pudeur, sans jamais tomber dans le larmoyant. "Ma mère nous a élevés seule avec mes trois frères. J'ai jamais eu la dalle, mais on n'avait pas de pognon. Pour le clip, je n'ai pas voulu tomber dans le misérabilisme. C'est pour ça qu'il est très coloré, avec des danseurs et moi qui fait le papa immobile", précise celui qui met toutes les générations d'accord, y compris ses pairs, qui, de Benjamin Biolay à Zazie en passant par Matthieu Chedid, l'encensent.
De bon augure en attendant la sortie du deuxième album de Stromae, Racine carrée, attendu pour le 19 août. Un disque sur lequel on retrouve d'ailleurs une chanson intitulée Allez vous faire... avec Orelsan et Maître Gims.