En août dernier, Sylvain Tesson, fils de Philippe Tesson, était victime d'une chute de 10 mètres alors qu'il escaladait la façade de la maison d'un ami à Chamonix. Un choc, survenu après une fête qui célébrait la remise du manuscrit de Berezina (Editions Guérin). En février dernier, l'écrivain réalisait sa première interview télé, dévoilant un visage paralysé et racontant les détails de son accident. Dans Salut les Terriens ! sur Canal+, Sylvain Tesson, toujours très marqué physiquement, a cette fois-ci évoqué son désir de mourir avec panache.
La chute qui aurait pu coûter la vie à Sylvan Tesson - lequel "s'est retrouvé avec les vertèbres et le crâne en miettes", comme le précise Thierry Ardisson - n'a pas fait évoluer sa philosophie. Pire, l'écrivain-voyageur et stégophile a beau tenir sa lèvre en permanence afin de parler distinctement, son accident l'a conforté dans l'idée qu'il faut chercher une mort violente. "On ne s'aperçoit pas que mourir dans son lit, cela peut vouloir dire passer à travers un très très long tunnel d'agonie, qui emmerde tout le monde et qui vous fait souffrir vous-même. Moi je préfère la mort violente, mais j'essaierais de la vivre autrement que bêtement car il y a d'autres moyens de mourir que de tomber des gouttières", ironise-t-il.
De toutes façons, comme l'explique ensuite Sylvain Tesson, la mort est pour lui synonyme d'un terrible néant. À propos de ses 10 jours passés dans le coma, l'auteur raconte à Thierry Ardisson : "Je flotte dans la nuit, je frôle l'extinction des feux, je m'achemine de l'autre côté, sur l'autre rive, là-bas, comme je m'en doutais il n'y a personne. Pas une main tendue, ni ange, ni vierge." Et ajoute ensuite avec un détachement que seul ceux qui ne croit pas en une vie après la mort peuvent le faire : "On est beaucoup influencé par ces idées magnifiques que nous arriveront dans de vertes prairies avec cette vie éternelle. Entre nous soit dit, c'est une perspective horrible. Vous vous rendez compte l'ennui avec tous ces gens que vous avez supporté toute la vie et que vous allez retrouver là-haut, ce serait terrible. (...) Je préfère l'idée qui est finalement aussi joyeuse et optimiste d'une vie courte et qu'il faut absolument vivre avec beaucoup d'appétit parce qu'elle s'achèvera vite et dans un mur qui s'appelle le néant."
On lui souhaite tout de même à 42 ans de vivre d'autres aventures et de gravir de nouvelles montagnes avant que la mort ne vienne le surprendre !