Dans le coeur des festivaliers à Cannes, Xavier Dolan et son film Mommy devaient recevoir la Palme d'or. Un engouement si féroce que le réalisateur québécois aurait pu lui aussi y croire d'une manière tout aussi certaine. Sauf que Dolan n'a empoché "que" le prix du jury ex-aequo avec Jean-Luc Godard, Adieu au Langage (bien moins applaudi par la critique). Après avoir livré un discours fleuve digne d'un vainqueur de Palme, certains n'ont pas hésité à clasher le jeune cinéaste de 25 ans, arguant que ce dernier, comme Charles Aznavour, se voyait déjà "en haut de l'affiche".
Xavier Dolan certain de gagner la Palme d'or ? Que nenni pour l'instant, même si comme tout compétiteur qui se mérite, il a lui aussi imaginé Jane Campion, la présidente du jury, lâchant son nom au moment de décerner la très prisée Palme d'or. La faute à un ego un peu surdimensionné, l'échec aurait ainsi provoqué chez lui une pointe de colère. Faux, tonne l'intéressé. "J'ai dit une fois que j'étais déçu, mais je n'ai jamais râlé, les gens ont inventé", tempère Xavier Dolan. Avant de conclure, carrément : "Et puis je les encule tous." C'est dit.
Des critiques qui émergent au plus grand regret de Xavier Dolan, lequel affirme que l'on "manque l'essentiel quand on se concentre sur des scandales imaginaires". Prévu dans nos salles pour le 8 octobre prochain, Mommy suit une veuve mono-parentale héritant de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l'aide inattendue de l'énigmatique voisine d'en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d'équilibre et, bientôt, d'espoir.