Biographie
- Naissance : 6 novembre 1967, Paris
- Âge : 57 ans
- Signe astrologique : Scorpion
- Résidence : France
Le Festival de Cannes 2015 est gravé dans la mémoire de la comédienne réalisatrice Emmanuelle Bercot : elle a présenté son film La Tête Haute en ouverture, et obtenu le prix d'interprétation féminine pour Mon roi de Maïwenn.
Emmanuelle Bercot naît à Paris le 6 novembre 1967. Ses parents sont dans le milieu médical, mais à l'opposé l'un de l'autre. Son père est chirurgien à l'hôpital Lariboisière, elle va souvent le voir exercer et développe pour le corps médical une passion, et un regret, celui de ne pas être elle-même devenue chirurgienne. Sa mère est plus fantasque, un peu guérisseuse, un peu aventureuse, elle la fait vivre en Irlande, et à St Tropez. Son grand-père, Pierre Bercot, qui fut le directeur de la marque automobile Citroën, entre 1958 et 1970, lui a donné le goût du travail et de l'engagement. Son bac en poche, elle songe à devenir danseuse et intègre une école de danse, puis l'école du spectacle où elle découvre le théâtre. Déterminée à devenir actrice, elle est élève au Cours Florent, mais elle échoue ensuite au concours d'entrée du Conservatoire. Elle est par contre acceptée à la Femis, la plus importante école de cinéma en France. Durant son cursus, elle réalise un court-métrage sur les gitans, True Romanès (1995), puis un autre, de fiction, Les Vacances (1997) qui est présenté à Cannes et reçoit le Prix du Jury. C'est un moyen-métrage, La Puce, avec sa comédienne fétiche Isid Le Besco, dans le rôle d'une jeune fille qui a une relation avec un homme mûr, qui la fait remarquer.
Si réaliser des films est peu à peu devenu son but, elle reste pour autant une comédienne. Elle débute au cinéma en 1991 dans Ragazzi de Mama Keïta, avec Romane Bohringer. Puis dans un petit rôle dans le premier film de Jean-François Richet, Etat des lieux (1995). Elle a à nouveau un rôle secondaire dans La Divine Poursuite de Michel Deville (1997) avec Emmanuelle Seigner (qu'elle fera tourner plus tard). Elle poursuit avec des réalisateurs de cette génération : Claude Miller, pour La classe de neige (1998) où elle a cette fois un premier rôle, Bertrand Tavernier pour Ca commence aujourd'hui (1999), Claude Lelouch pour Une pour toutes (1999) avec Jean-Pierre Marielle et Anne Parillaud. Sur le tournage de La Classe de neige, elle a rencontré le directeur de la photographie Guillaume Schiffman, avec lequel elle a un fils, Nemo Schiffman, en 2000. Elle joue et réalise ensuite son premier long-métrage, Clément (2001), présenté à Cannes, et qui suscite quelques controverses pour son sujet, celui d'une trentenaire qui vit une histoire d'amour avec son filleul de 13 ans. Elle réalise ensuite deux téléfilms, joue dans A Tout de suite de Benoît Jacquot (2004) avec Isid Le Besco et Nicolas Duvauchelle, et revient à la réalisation avec le remarqué Backstage (2004), qui raconte la relation toxique entre une jeune fan, jouée par Isid Le Besco, et son idole, qu'interprète Emmanuelle Seigner.
Elle retrouve sa jeune interprète fétiche, mais cette fois en partenaire dans Camping Sauvage, réalisé par Christophe Ali et Nicolas Bonilauri (2005). Puis elle réalise pour la télévision le policier Tirez sur la caviste (2009) et le documentaire Mes chères études (2010) sur la prostitution estudiantine.
Le grand public découvre Emmanuelle Bercot en 2011 avec un film qu'elle co-écrit avec Maïwenn, qui le réalise, Polisse. Dans le rôle de Sue Ellen, au milieu d'une cohorte d'acteurs (JoeyStarr, Karin Viard, Marina Foïs, Sandrine Kiberlain...), elle a l'un des rôles marquant de ce film qui fait l'événement, remportant le Prix du Jury à Cannes et deux Césars, parmi divers autres prix, et qui remplit les salles.
Les critiques sont plus mitigées, mais les salles se remplissent encore de trois millions de spectateurs pour Les Infidèles, un film à sketches de Jean Dujardin et Gilles Lellouche (2012), dans lequel Emmanuelle Bercot réalise un segment.
C'est en 2013 que la réalisatrice rencontre l'actrice sur laquelle elle va construire ses films suivants. Ce n'est pas n'importe quelle actrice puisque c'est Catherine Deneuve qui va lui inspirer une série de films à la fois populaires, sociaux, et surtout profondément originaux. Elle s'en va (2013) raconte la "fugue" d'une sexagénaire dans un road movie cocasse et tendre, dans lequel elle fait jouer son fils de treize ans, Nemo Schiffman, qui est pour ce rôle nommé aux Césars dans la catégorie Révélation masculine.
Le festival de Cannes 2015 est donc un moment rare pour la comédienne réalisatrice et scénariste. Elle en fait l'ouverture avec La Tête Haute, son quatrième long métrage, dans lequel elle révèle un jeune acteur, Rod Paradot, qu'elle met dans un rôle difficile d'adolescent en détresse sociale face à Catherine Deneuve et Benoît Magimel . Elle est elle-même comédienne dans Mon roi, le nouveau film de Maïwenn, qui raconte une relation de couple passionnée et toxique, face à Vincent Cassel, et qui vaut à Emmanuelle Bercot d'être honorée du prix d'interprétation féminine, la plus haute récompense pour une comédienne. Elle est également nommée aux Césars, une cérémonie où elle figure aussi pour La Tête haute, et qui rapporte la récompense dorée aux deux acteurs du film. Toujours à l'affût de sujets forts, Emmanuelle Bercot s'empare ensuite du livre témoignage de la lanceuse d'alerte et pneumologue Irène Frachon, qui a révélé le scandale du Médiator, le médicament des laboratoires Servier, pour dépeindre ce combat acharné et salutaire dans La Fille de Brest (2016). C'est Catherine Deneuve qui lui suggère l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen pour interpréter le rôle de cette femme déterminée à pousser la justice à intervenir contre la toute puissance économique des laboratoires. Le film reçoit deux nominations aux Césars.
Emmanuelle entre ensuite dans une période d'interprète. Au théâtre, où elle s'essaye, dans Dîner en ville de Christine Angot (2017-2018) puis dans Face à face d'Ingmar Bergman (2019) au Théâtre de l'Atelier. On la voit dans Fiertés (2018), une mini-série de trois téléfilms, diffusés par Arte, qui racontent les luttes liées au mouvement LGBT. Et bien sûr au cinéma, privilégiant toujours les rôles forts dans des films personnels. Dans Les Filles du soleil (2018) d'Eva Husson, elle joue une reporter de guerre qui accompagne, pour témoigner de leur lutte, un groupe de femmes Kurdes qui affrontent les djihadistes de l'Etat Islamique. Présenté en sélection au Festival de Cannes, le film est accueilli froidement, mais il n'en est pas moins porteur de sens. En 2019, elle joue le premier rôle féminin, face à Laurent Lafitte, dans le thriller psychologique L'Heure de la sortie, de Sébastien Marnier, puis elle est célébrée pour son rôle de femme borderline dans Fête de famille de Cedric Kahn, où elle joue avec Catherine Deneuve.
A l'automne 2019, Emmanuelle Bercot retrouve ses acteurs fétiches, Catherine Deneuve et Benoît Magimel, pour le tournage de son nouveau film, De mon vivant, un sujet dur, qui raconte le cancer d'un homme tel qu'il est vécu par sa mère. Mais l'accident de santé de la star française, à l'automne, a interrompu le tournage.