Ce mardi 8 août 2023, la 8e de finale de la Coupe du Monde de football féminin est attendue. Une étape de la compétition qui verra s'affronter la France contre le Maroc. À cette occasion, le journal du 12.45 de M6 propose une édition spéciale dès 12h15 avec aux commandes N'Fanteh Minteh. Car c'est cette dernière qui a été choisie pour devenir le joker et ainsi incarner le rendez-vous du midi de la sixième chaîne pendant les vacances.
La journaliste n'en est pas à sa première expérience télévisuelle, bien au contraire. Depuis plusieurs années, elle s'efforce de se construire une belle carrière dans le milieu, étant notamment passée auparavant sur France 3 avec l'émission Ensemble, c'est mieux !. Passer à la télé et vivre de sa passion apparaît ainsi comme une véritable consécration pour N'Fanteh Minteh qui n'était pas prédestinée à suivre cette voie.
"Je suis un peu l'ovni de ma famille ! Je suis née à Paris dans le 20e arrondissement mais comme notre logement était insalubre, nous avons migré en banlieue, à Créteil. Paris était trop cher. J'ai toujours aimé lire, beaucoup aimé l'école ce qui n'était pas le cas de mes frères, qui ont trouvé leur épanouissement dans des métiers manuels. Mes parents, eux, ont quitté très jeunes la Gambie. Ils sont arrivés en France sans études et ont dû prendre ce qu'il y avait. Mon père a été mécanicien, cuisinier, il est aujourd'hui éboueur. Ma mère a toujours été femme de ménage. Je suis celle qui a fait les plus longues études", confiait-elle en 2019 pour Le Monde.
Après avoir d'abord pensé évoluer en tant que commerciale, N'Fanteh Minteh a finalement eu un déclic pour le journalisme et cela n'a pas été évident pour ses parents. "J'ai vu la détresse dans leurs yeux. Le milieu du journalisme ne leur parlait pas du tout. J'ai donc passé un 'deal' : terminer au moins mon master pour avoir un plan B. Ensuite j'ai multiplié les expériences. (...) J'ai raté tous les concours écrits des 14 écoles de journalisme reconnues, mais j'ai pris une autre porte, celle de l'apprentissage ! J'ai utilisé mon CV et mes expériences qui montraient que j'avais envie", faisait-elle savoir.
J'ai juste envie que les gens se disent 'tout le monde peut y arriver'
Une audace et une persistance qui lui ont permis de réaliser ses rêves. Mais pas question pour N'Fanteh Minteh d'être réduite à "une fille d'immigrés". "Je refuse d'être ambassadrice d'un parcours, celui de la fille d'immigrés qui a réussi et qui est sortie de sa misère. J'ai juste envie que les gens se disent 'tout le monde peut y arriver'. Ce n'est pas exceptionnel. J'aimerais qu'un jour on ne fasse pas d'article parce que N'Fanteh Minteh, noire, femme, a réussi à être présentatrice d'un JT. J'ai envie que l'on se dise un jour N'Fanteh ou Vladimir se retrouve à la tête d'une entreprise, c'est normal, ils ont juste passé les étapes."