Tous ont cette phrase après ce qu'ils ont vécu : ils avaient confiance en leur médecin. Celui qui devait les soigner a pourtant brisé leur vie et leurs témoignages glaçants suscitent l'effroi et l'incompréhension. Comment un homme comme Marc Pierunek, qui travaille dans la clinique Pasteur de Guilherand-Granges (Ardèche) a-t-il pu faire de telles interventions et continuer à le faire malgré de nombreuses alertes ? Le Parisien-Aujourd'hui en France a recueilli plusieurs témoignages de personnes qui veulent que celui qui est présenté comme un chirurgien ne puisse plus provoquer de tels drames.
Dans son édition du 5 juillet 2022, le quotidien revient sur le calvaire que connaît Claude (prénom modifié). Un quinquagénaire qui est venu voir le docteur Pierunek dans sa clinique pour une hernie discale. Mais après l'opération qui a eu lieu en 2018, que le médecin lui conseille de faire rapidement, le patient ne peut plus marcher. Il est resté alité six mois et se dit miraculé de pouvoir marcher à nouveau, avec une canne. Un chirurgien qui le verra a posteriori fait un constat sans appel, il n'a pas été opéré mais "bidouillé".
"Le Dr Pierunek avait été écarté de plusieurs hôpitaux du sud de la France pour des motifs similaires", précise le journal et Claude, qui a alerté l'établissement, ne comprend pas comment d'autres ont pu se faire opérer par cet homme. C'est pourtant ce qui est arrivé à Pierre Franceschini en 2019, il avait raconté son histoire au Parisien quelques jours plus tôt. Se plaignant d'une douleur dans le bas du dos, il suit lui aussi les conseils de ce médecin et accepte une intervention : "[Il] m'a massacré. Immédiatement après l'opération, j'ai contracté un staphylocoque doré. Ma cicatrice était remplie de pus, elle coulait sans cesse." Ses enfants, notamment sa fille, dénoncent également le suivi post-opératoire : "il est déjà arrivé que ses excréments soient en contact avec sa cicatrice. L'infection s'est généralisée et propagée jusque dans son sang." Pour elle, sans le soutien quotidien de sa famille, il serait déjà mort à l'heure qu'il est.
Solène Girard est une autre victime qui est entrée en contact avec Pierre Franceschini. La simple douleur dans le dos a tourné au drame après l'opération avec le médecin : "Il m'a charcutée, je me suis retrouvée en fauteuil roulant à ne plus pouvoir marcher. J'ai aussi attrapé un staphylocoque doré, car il envoyait des textos pendant l'intervention." 24 autres plaintes ont été déposées, le médecin et la clinique n'ont pas répondu aux demandes du média.