Antonio Brown devait être l'une des attractions de la NFL en cette saison 2019-2020 sous le maillot des New England Patriots. Mais moins de deux semaines après avoir été signé le 9 septembre 2019 par les Pats, et alors que la franchise trois fois victorieuse au Super Bowl ces cinq dernières années a entamé la saison 2019-2020 en boulet de canon, sa carrière s'est crashée, suite à des accusations d'agression sexuelle et de comportement inapproprié prises très au sérieux. Après Nike, qui a dénoncé son contrat avec lui, la franchise de Boston a décidé de la lâcher à son tour...
Le 10 septembre, soit au lendemain de la signature de son contrat avec les Pats pour un an et 15 millions de dollars assortis de 9 millions de prime à la signature, Antonio Brown, 31 ans, était visé par une plainte déposée par une certaine Britney Taylor. Se présentant comme son ex-coach personnelle, elle l'accuse de deux agressions sexuelles en 2017 et d'un viol particulièrement brutal subi en 2018. Le premier incident se serait produit en juin 2017 lors d'une séance d'entraînement au domicile de l'ancien wide receiver vedette des Pittsburgh Steelers, lorsqu'il se serait exhibé devant elle et l'aurait embrassée contre son gré. Le deuxième aurait eu lieu dans sa propriété de Floride, dont il est originaire, et il se serait cette fois masturbé à son insu - jusqu'à lui éjaculer dessus. Il s'en serait même par la suite vanté dans des SMS agressifs. Plusieurs mois plus tard, Britney Taylor aurait finalement accepté, face à l'insistance et aux actes de contrition du sportif, de collaborer à nouveau avec lui. Le 20 mai 2018, il l'aurait acculée et poussée de force dans un lit, l'aurait maintenue en plaquant son visage contre le matelas et violée bien qu'elle hurle et lui demande d'arrêter. Dans sa plainte, la jeune femme de 28 ans, qui avait connu Antonio Brown à l'Université du Michigan, dit qu'au-delà des souffrances physiques, elle souffre de séquelles émotionnelles importantes occasionnant entre autres des crises de panique quotidienne et responsables d'une perte de poids significative (près de 14 kilos).
Outre sa plainte enregistrée par la police, qui n'a pour l'heure pas arrêté Antonio Brown, Britney Taylor a été entendue par la NFL, la prestigieuse ligue de football américain, qui applique une tolérance zéro en matière de dérapages de ses athlètes, pendant près de dix heures lundi 16 septembre. Le joueur, de son côté, dément catégoriquement les allégations, accusant à son tour la plaignante de chercher à lui extorquer de l'argent. Il aurait d'ailleurs refusé une proposition de solution transactionnelle à l'amiable à hauteur de 2 millions de dollars.
Mais peu après cette plainte, une autre affaire surgissait, révélée par Sports Illustrated dans un dossier à charge détaillant divers errements (violences domestiques, dettes, détournement d'argent d'une cause caritative) : une autre femme, une artiste qui travailla dans sa résidence en Pennsylvanie, dénonçait un comportement sexuel déplacé. Suite à quoi, cette dernière s'est vu adresser par le footballeur des SMS menaçant de s'en prendre à sa famille, photo de ses enfants à l'appui.
Cet acte insensé, fait alors qu'il était sous contrat avec les Patriots, a été la goutte de trop : la franchise star l'a renvoyé vendredi 20 septembre. "Nous apprécions le dur labeur de nombreuses personnes ces onze derniers jours, mais il nous semble qu'il vaut mieux prendre une autre direction à présent", a commenté l'état-major des Pats. Antonio Brown, lui, s'est fendu d'un tweet les remerciant pour "l'opportunité" qui lui a été donnée et d'un post Instagram à la gloire de Tom Brady, le quarterback superstar de New England, lequel a répondu avec des émojis coeur. Les investigations se poursuivent.