Fin janvier, Metrobus décidait d'arracher les affiches du spectacle de Stéphane Guillon dans les couloirs du métro parisien. En cause, un message jugé trop politique à l'approche des élections présidentielles. On y découvrait Guillon, saluant son public, qui prophétisait "En mai 2012, Stéphane Guillon s'en va aussi..." en référence au fait qu'il s'agissait des dernières représentations de son spectacle. Nicolas Sarkozy... à peine titillé, donc ! A l'inverse, outre-Atlantique, les attaques sont frontales, violentes, mais cela passe comme une lettre à la poste. Barack Obama en fait actuellement les frais.
Dans une station de métro de Washington, une publicité fait beaucoup de bruit. On peut y lire : "Va en enfer, Barack." D'après l'AFP, c'est une affiche promotionnelle pour le film Sick and Sicker qui critique la volonté de Barack Obama d'imposer un système d'assurance santé universel aux États-Unis. On peut y lire le message suivant : "Barack Obama veut que les hommes politiques et les bureaucrates contrôlent le système médical de l'Amérique entière. Va en enfer, Barack." Un message, on ne peut plus violent.
En France, Metrobus s'était ainsi justifié de l'arrachage des affiches de Guillon : "Nous sommes en période électorale, la RATP est un service public soumis à la règle de neutralité. On ne peut pas imposer un avis au public. Il y a un problème d'équilibre, tout le monde devrait en prendre pour son grade." Aux Etats-Unis, également en période électorale, si l'affiche fait scandale, elle ne sera point retirée pour autant : elle est protégée par le premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression !
Un élu démocrate, et donc partisan de Barack Obama, qui avait demandé à la compagnie du métro de retirer l'affiche, s'est dit déçu de cette réponse ; il regrette que "le blasphème" trouve ainsi sa place "dans le forum public". Mais alors comment ne pas se demander ce qui l'a vraiment choqué dans le message : l'insulte à Obama ou le blasphème ?