En épousant Nicolas Sarkozy en février 2008, alors président de la République, l'auteure, compositrice et interprète Carla Bruni devient première dame. À l'Élysée, Carla a souhaité s'investir un peu plus dans les causes qui lui sont chères comme l'illettrisme. Elle a donc créé sa Fondation Carla Bruni-Sarkozy qui a permis de redistribuer, depuis sa création le 23 avril 2009 sous l'égide de la Fondation de France, près de 8 millions d'euros. La première vitrine de cette fondation, qui occupe des locaux au sein de la fondation Adrienne-et-Pierre-Sommer, rue de la Boétie à Paris, c'est son site internet, dont le financement est aujourd'hui montré du doigt. Carla Bruni-Sarkozy répond enfin à la polémique et dément fermement ces "informations erronées".
Guéguerre des chiffres
Francetvinfo.fr résume l'affaire en deux points. Premièrement, si l'on en croit un rapport de la cours des comptes, le site internet de la fondation de Carla Bruni-Sarkozy aurait coûté "330 000 euros en 2011 et plus de 80 000 euros en 2012", écrit le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, pour un coût total de 410 000 euros sur deux ans. Deuxièmement, à ce montant exorbitant s'ajouteraient les chiffres que publiait Le Nouvel Observateur (rarement tendre avec Carla) en mai : "Huit collaborateurs étaient affectés au service de la Première dame, en janvier 2012, pour une rémunération mensuelle nette globale de 36 448 euros. À celle-ci s'ajoutaient, tous les mois, les facturations de deux prestataires externes assurant la gestion d'un site internet, pour un montant de 25 714 euros." Le tout payé par l'État.
S'ajoutent enfin les observations d'un spécialiste sur Rue89 qui n'imagine pas comment le site en question peut valoir autant au regard de son design, trop simple, de ses failles de sécurité, etc. Un développeur, Nicolas Bousquet, lance une pétition pour que Carla Bruni-Sarkozy reverse ces 410 000 euros à des oeuvres. "Non seulement une telle prise en charge de ces dépenses est indécente, mais en plus, ce site tel qu'il est conçu ne nécessitait certainement pas un tel investissement, écrit ce développeur sur change.org. [Le site de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy] aurait pu être fait par n'importe qui, pour moins de 10 000 euros." À ce jour, près de 45 000 personnes ont signé la pétition. Encore faudrait-il qu'il y ait de l'argent public à reverser...
La réponse de CarlaJeudi 25 juillet, l'équipe de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, via un communiqué publié sur son site, répond enfin. "Quelques sites ont récemment relayé des informations erronées concernant le site web de notre Fondation, son coût, et son financement. Ils affirment, sans aucune prise de renseignement auprès de notre Fondation, que la seule construction du site visible aujourd'hui à cette adresse aurait coûté plusieurs centaines de milliers d'euros, de surcroît à l' État. Il est désarmant de constater que si beaucoup ont noté l'absurdité de la chose, personne n'a songé à en vérifier la réalité.
Ces amalgames insultent la rigueur et le sérieux du travail effectué par notre Fondation qui en quatre ans d'existence a déjà distribué près de 8 millions d'Euros d'aide sur le terrain en faveur des plus démunis.
Nous tenons donc à faire ici la rectification suivante :
Tous les contenus visibles sur ce site on été intégralement financés par la Fondation. Ils n'ont été en aucune façon financés par l'État ou quelque autre entité extérieure à la Fondation, et ceci depuis la création du site." Peut-être Carla aurait-elle pu aller plus loin et publier les vrais coûts de création du site et de son fonctionnement, jouer la transparence totale, mais le fond de ce communiqué est limpide.
La Fondation Carla Bruni-Sarkozy, dont Jean-Paul Gaultier est l'un des membres du comité exécutif, est soutenue par quelques mécènes, à commencer par Carla, mais aussi par Lancôme. L'organisme s'investit dans l'éducation, la lutte contre l'illettrisme, l'accès à la culture. La fondation organise par exemple des concerts dans des hôpitaux. Carla Bruni-Sarkozy est également ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.