Dustin Hoffman, bientôt 78 ans, a critiqué la pression que les réalisateurs ont désormais et estime que la télévision n'a jamais été aussi bonne dans une interview pour The Independent. Le cinéma, lui, est dans un piètre état, le pire qu'il n'ait jamais connu, lui qui est dans le milieu depuis plus de cinquante ans.
"Je pense qu'aujourd'hui, la télévision est à son meilleur niveau, et je pense que c'est le pire pour les films - au regard des cinquante années que j'ai vécues à travailler dans ce milieu, c'est le pire."
Selon lui, les problèmes que connaissent les films sont liés aux pressions qui reposent sur les épaules des cinéastes, notamment celle de terminer au plus vite un long métrage pour gagner de l'argent. Des impératifs qui n'existaient pas à l'époque où le Marathon Man débutait sa carrière.
"C'est difficile de faire du bon travail avec peu d'argent aujourd'hui. On a fait Le Lauréat et le film est toujours dans les mémoires. Le script était merveilleux et on a passé trois ans dessus, nous avions un réalisateur [Mike Nichols] et une équipe exceptionnels, mais c'était un petit film, quatre murs et des acteurs et pourtant, c'était un tournage de cent jours."
Réalisateur lui-même depuis 2012 avec Quartet, Dustin Hoffman sait de quoi il parle. Pour lui, la plupart des productions, hors adaptations de comics ou blockbusters avec des robots, doivent être tournées en vingt jours. Grâce à l'évolution de la technologie numérique, certes, mais c'est surtout parce qu'il y a moins d'argent pour les drames de qualité. Un film comme celui qu'il vient de tourner, Boychoir, a dû donc faire face à ce genre de situation.
Louant la télévision, Dustin Hoffman ne fait toutefois pas de remarque sur le rythme de tournage très soutenu des séries télévisées ni du fait que sa série hippique, Luck, sur HBO n'aura pas eu de seconde saison à cause de décès d'animaux sur le tournage.