Le 28 août, Pierrick Destraz a posté un long message dans lequel il fait part de sa situation judiciaire après une intervention collective en mars dernier, pour protester contre la création d'un abattoir, à Aubonne, en Suisse. Le musicien de 48 ans, participant de La France a un incroyable talent avec son groupe Explosion de caca, s'explique.
"Hier à la première heure, jour de mon anniversaire, ma factrice préférée sonne à la porte avec un recommandé du Tribunal d'arrondissement de la Côte. À l'intérieur, la décision du juge concernant l'action citoyenne d'Aubonne du printemps dernier contre la construction d'un nouveau lieu de mort qu'on appelle abattoir. Pour rappel, je m'y étais simplement assis sur la route durant une petite heure avec quelques amis engagés et des cris d'animaux se faisant égorger en fond sonore, histoire de 'bousculer un peu les consciences'. Résultat : 40 jours de prison avec sursis pendant 2deux ans + 320 francs d'amende convertibles en huit jours de taule. Peut-être aurait-il été préférable que je vende des boulettes de coke !!! Il va de soi que je ne donnerai pas un rond à l'administration. Je ferai donc ces huit jours de prison et j'assume totalement mon geste tout comme la sanction. Une sanction édictée par des lois qui vont à l'envers du bon sens, punissant ceux qui tentent de s'interposer entre les couteaux et leurs victimes : les animaux. Des lois protégeant les bourreaux. Des lois me donnant par la même occasion une belle opportunité de renforcer mes convictions et de travailler sur ma tolérance et mon lâcher-prise : MERCI POUR LE CADEAU !", a-t-il écrit.
Et le fils d'Henri Dès, qui avait déjà eu des soucis avec la justice il y a quelques années pour une histoire de location illégale, d'ajouter le 29 août : "Maintenant que le gros de la tempête (médiatique et injurieuse) est passé, il me semble important de remettre le véritable sujet au centre du débat. Car au final, peu importe que je fasse de la prison ou pas, peu importe que j'aie enfreint une loi humaine. Les véritables personnes à plaindre sont les animaux qui, sans avoir commis le moindre crime, sont d'office condamnés à la prison à perpétuité et à la peine capitale au final. Et pourquoi ? Parce que nous aimons le goût de leur chair et de leurs sécrétions mammaires. Réfléchissons ! Réfléchissons bien à nos habitudes de consommation et à nos traditions. Si nous pouvons nous émouvoir pour la vie d'un humain, proche parent, ami ou pas, il est de notre devoir de faire de même avec nos frères et soeurs animaux, faits de chair, d'os et de sang... comme nous. Merci pour eux, merci pour vous."
Thomas Montet