"Il faut qu'il montre qu'il y a au moins un des deux Manaudou qui peut entrer en finale." Laure Manaudou le souhaitait ardemment après son élimination sans gloire jeudi 2 août des séries du 200 mètres dos, et son frère Florent a exaucé son souhait.
Le jeune nageur de 21 ans s'est brillamment qualifié pour la finale du 50 mètres nage libre, en réalisant le sixième temps. Une très belle performance pour ce novice qui a réussi à se qualifier là où les autres stars de sa génération ont échoué, à l'image du vice-champion olympique du 100 mètres nage libre, James Magnussen, ou Luca Dotto, qui avait terminé troisième lors des derniers championnats du monde.
"Arriver en finale, c'est vraiment génial. J'avais cet objectif-là même si je ne l'avais pas trop dit pour ne pas me mettre de pression", déclarait ravi le cadet de la fratrie Manaudou. Impressionnant sur les 15 premiers mètres, le jeune espoir du sprint tricolore s'est invité dans une finale où il aura fort à faire, avec deux champions olympiques, Cesar Cielo et Anthony Ervin, mais également les impressionnants Cullen Jones et Bruno Fratus. Et le jeune homme bénéficie de plusieurs conseils de choix, entre sa soeur Laure et le compagnon de celle-ci Frédérick Bousquet. "Il m'a raconté comment étaient certains adversaires, a répondu à mes questions", confiait Florent Manaudou.
Lucide, ce grand bonhomme qui affiche le double mètre sous la toise et déconcerte parfois avec une nonchalance que certains prennent pour de l'arrogance espère bien faire un résultat surprise : "Tout est possible. Je ne vise pas une place en particulier. Je pense que cela va nager très vite et qu'il y a aura très peu d'écart. Les deux Américains et les Brésiliens sont les favoris. Mais personne n'est à l'abri d'une erreur."
Inévitablement, du fait de ses performances croissantes, les comparaisons avec sa soeur se multiplient. Mais Florent Manaudou n'y prête que peu d'attention. "On me pose toujours beaucoup de questions sur ma soeur ! Je fais avec. Ce n'est pas quelque chose qui me gêne. Ma soeur m'a beaucoup apporté. Quand on parle d'elle à travers moi, ça me fait plaisir !", explique-t-il avec un sourire, ajoutant qu'il sera "toujours le petit frère".
"Et même si j'arrive à faire quelque chose de beau aux Jeux et même si j'arrive à gagner, je serai toujours le petit frère, ça ne changera pas, poursuit-il. Mais ça ne me dérange pas. Je m'appelle Manaudou et ce sera comme ça toute ma vie. C'est même plus. Ça m'a souvent aidé dans la vie de m'appeler Manaudou. Je ne vais pas renier ça maintenant." Obtenir une médaille sur le 50 mètres pourrait constituer un bon début pour se faire un prénom, à défaut d'un nom, pour celui que l'on annonce comme le plus talentueux de la famille...