Après Kirk Douglas, décédé le 5 avril 2020 à l'âge de 103 ans, c'est une autre grande star d'Hollywood qui vient de s'éteindre. Olivia de Havilland est morte le dimanche 26 juillet 2020 à Paris, où elle résidait, à l'âge de 104 ans. La triste nouvelle de sa disparition a été annoncée par son agente.
"Dame Olivia de Havilland est décédée paisiblement de causes naturelles", a déclaré l'agente américaine Lisa Goldberg dans un communiqué, au sujet de la comédienne deux fois primée par l'Oscar de la meilleure actrice. Elle s'est éteinte dans sa résidence parisienne, en France, où elle vivait depuis le début des années 1950, a-t-elle ajouté, précisant que des funérailles strictement "privées" seraient organisées.
En France, elle avait été mariée au journaliste de Paris Match Pierre Galante, après une première union avec le scénariste américain Marcus Goodrich. Le président Nicolas Sarkozy lui avais remis la Légion d'honneur en 2010.
Inoubliable Mélanie de l'énorme succès Autant en emporte le vent (1939) de Victor Fleming, elle était la doyenne de Hollywood, dont elle incarnait l'âge d'or des années 1930-1940. Plusieurs fois nommée, Olivia de Havilland a décroché l'Oscar de la meilleure actrice pour A chacun son destin (Mitchell Leisen, 1946) et L'Héritière (William Wyler, 1949).
L'académie des Oscars a salué sur Twitter "une vraie légende de l'industrie" cinématographique, "un pilier de l'âge d'or de Hollywood et un talent incommensurable".
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a rappelé à l'AFP qu'Olivia de Havilland avait été "la première femme présidente du jury" de la manifestation cinématographique française. "Et à l'heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d'elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu'elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient", a-t-il estimé, assurant que cette "reine d'Hollywood" avait démontré "force et courage" tout au long de sa carrière.
Olivia de Havilland avait remporté en 1943 face au studio Warner, qui refusait de la libérer de son contrat, une victoire judiciaire qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs.
Un héritage salué par l'acteur américain Jared Leto, qui a écrit sur Twitter et Instagram avoir eu "le plaisir de passer du temps avec elle à Paris". "Je l'ai remerciée pour son courage et lui ai raconté comment ses choix avaient eu un impact pour moi et mon frère", a-t-il ajouté. C'était incroyable de la rencontrer. C'est une légende !"
"Olivia de Havilland a passé une part de sa vie à faire oublier qu'elle était capable de jouer d'autres rôles que les jeunes dames mignonnes bien élevées. Total: 2 Oscars et la première présidence féminine du jury du festival de Cannes + une brouille à vie avec Joan Fontaine, sa soeur", a aussi réagi sur Twitter l'ancien président du festival Gilles Jacob. Elle était en effet la soeur de cette autre star oscarisée, décédée en 2013, avec laquelle elle entretenait des relations houleuses.
Roselyne Bachelot, fraîchement nommée ministre de la Culture, a elle aussi réagi sur Twitter. C'était "aussi une femme de caractère. La résistance qu'elle sut opposer aux studios dans les années 1930 et 1940, allant jusqu'à les poursuivre en justice, joua un rôle déterminant pour améliorer de façon très substantielle les droits des acteurs et actrices", a-t-elle salué.
"Elle était belle, elle était chic, elle était fière d'avoir fait une grande carrière et d'avoir appartenu à un monde qui n'existe plus. Elle était américaine et elle préférait la France. On n'a jamais su pourquoi elle était brouillée avec sa soeur Joan Fontaine. Les éternelles jeunes filles ont des rivalités mystérieuses, et leur fiancé, l'Oscar, qu'elles convoitaient l'une et l'autre, les a sans doute séparées", a de son côté réagi Frédéric Mitterrand. L'ancien ministre de la Culture avait eu le privilège de pouvoir côtoyer Olivia de Havilland, notamment en 2011, lorsqu'il l'avait accompagnée sur le tapis rouge des César.