Le Japon est sous le choc après les coups de feu qui ont visé l'ancien Premier ministre du pays Shinzo Abe à Nara. En plein meeting électoral en vue des sénatoriales, il a été blessé grièvement par balles, se retrouvant dans un état grave. Les médias japonais, relayés par l'AFP, affirment désormais que le politique de 67 ans, qui avait démissionné il y a deux ans pour raisons de santé, est mort. Des images du drame montrent l'homme politique s'exprimer au micro, puis s'effondrer brutalement.
"J'ai appris qu'il se trouvait dans un état très grave (...). C'est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c'est absolument impardonnable", a dénoncé le Premier ministre japonais Fumio Kishida qui le considérait comme son mentor en politique, lors d'une conférence de presse en début d'après-midi. Selon la chaîne de télévision publique NHK, Shinzo Abe a été emmené à l'hôpital et semblait être en arrêt cardio-respiratoire - un terme utilisé au Japon indiquant l'absence de signe de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel. Marié depuis 1987 avec Akie Matsuzaki, le couple n'avait pas d'enfant.
Un homme d'une quarantaine d'années a été désarmé et arrêté pour tentative de meurtre, selon la NHK, citant des sources policières. Selon plusieurs médias locaux, le suspect serait un Japonais de 41 ans ayant par le passé appartenu à la Force maritime d'autodéfense japonaise, la marine nippone.
Sur des images de la NHK montrant le moment de l'attaque, on voit Shinzo Abe debout sur un podium, puis une forte détonation retentit et de la fumée se dégage. Tandis que les spectateurs surpris par la détonation se baissent, plusieurs personnes en plaquent une autre à terre. Shinzo Abe "prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. "Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné.
Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir (de 2006 à 2007 puis de 2012 à 2020), il s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste au pouvoir) à l'agence de presse Jiji. Des responsables locaux du PLD ont précisé n'avoir reçu aucune menace avant l'attaque et que cette prise de parole de M. Abe avait été annoncée publiquement.
Les dirigeants du monde entier ont fait part de leur stupeur et de leur tristesse. Le président français Emmanuel Macron s'est dit "profondément choqué par l'attaque odieuse". "La France se tient aux côtés du peuple japonais", a ajouté le dirigeant français dans un tweet, adressant ses "pensées à la famille et aux proches d'un grand Premier ministre".