La cantatrice Mady Mesplé est morte samedi 30 mai 2020, à Toulouse à l'âge de 89 ans, a appris l'AFP auprès du Théâtre du Capitole de Toulouse, qu'elle a fréquenté toute sa vie. Elle était une voix marquante du monde de l'opéra des années 1950 à la fin des années 1970.
Mady Mesplé est morte chez elle, entourée de sa famille, dans son appartement du centre de Toulouse, à 200 mètres du Capitole. A la fin de sa vie, seule la maladie de Parkinson dont elle était atteinte l'a tenue à l'écart du Théâtre du Capitole, où elle avait ses habitudes depuis son enfance, précise l'AFP. Née le 7 mars 1931 à Toulouse dans une famille de mélomanes, elle débute le solfège à 4 ans et entre à 7 ans au conservatoire. L'adolescente toulousaine voulait devenir pianiste, mais au Théâtre du Capitole, on remarque ses qualités pour le chant. "Le chemin était tout tracé. Je n'ai pas l'impression d'avoir choisi. J'avais une voix juste, et ça c'est un don. Qu'est-ce qu'on peut faire contre cela ou pour cela ?", disait la cantatrice dans un entretien à France-Musique.
A l'annonce de sa mort, les hommages se sont multipliés. "C'est une des grandes figures de la vie lyrique française de l'après-guerre. Elle avait une voix très cristalline avec des aigus et des sur aigus... c'était phénoménal", se souvient le directeur artistique du Théâtre du Capitole, Christophe Ghristi. "Elle pouvait tout interpréter, avec justesse et sensibilité et aura contribué à faire rayonner notre culture sur les scènes du monde entier. Une grande dame vient de nous quitter", a renchéri sur Twitter le ministre de la Culture Franck Riester.
Dans les années 1950, c'est avec son interprétation dans Lakmé, un opéra de Léo Delibes, à Liège, qu'elle se fait connaître. A cette époque, Lakmé était pour les sopranos colorature françaises, le rôle phare. Un rôle fétiche pour elle. Mady Mesplé a aussi brillé dans les rôles-titres de Lucia di Lammermoor de Donizetti, en poupée Olympia (Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach) et dans les airs de la Reine de la nuit (La Flûte enchantée de Mozart). Elle s'est produite dans les plus grandes salles du monde. Pendant sa carrière, sa passion pour la musique l'a conduite à aborder tous les répertoires : opérette, opéra, musique contemporaine. "Elle disait qu'elle n'aimait pas la nature de sa voix, c'était étonnant de l'entendre avouer ça", s'étonne encore Christophe Ghristi.