Le monde politique est en deuil : mercredi 13 janvier 2021, la député centriste Marielle de Sarnez est morte à l'âge de 69 ans, à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Comme l'a rapporté l'AFP, l'ancienne ministre et présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée souffrait d'une leucémie. Dès l'annonce de son décès, de nombreux pairs lui ont rendu hommage, tous bords confondus.
Marielle de Sarnez a été le bras droit de François Bayrou pendant des décennies et c'est lui qui a annoncé avec une vive émotion le décès de sa collaboratrice à l'AFP. "Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense", a salué sur Twitter le patron du MoDem.
Une minute de silence a été respectée à l'Assemblée nationale où avait lieu un débat sur le déploiement des Maisons France Services. "L'Assemblée nationale perd une de ses membres éminentes, la diplomatie parlementaire une grande représentante", a réagi son président, Richard Ferrand, exprimant son "immense tristesse". De son côté, le Premier ministre Jean Castex a commenté : "C'est de la loyauté à ses engagements que Marielle de Sarnez puisait sa force pour moderniser notre démocratie et défendre une certaine idée de l'Europe. Ses combats resteront plus que jamais aussi les nôtres."
"Femme de tête et femme de coeur, militante de la construction européenne, Marielle de Sarnez vient de partir et elle nous manque déjà", a fait valoir le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, alors que son successeur au portefeuille des Affaires européennes, Clément Beaune, a salué "une engagée de l'Europe, une femme d'un immense courage". Mais ce sont aussi les adversaires politiques de Marielle de Sarnez qui ont salué sa mémoire : "Grande tristesse : Marielle de Sarnez nous est retirée. Honneur à une adversaire exemplaire de loyauté, de respect des autres et de créativité. Le service du pays perd une utile influence discrète", a réagi le leader LFI Jean-Luc Mélenchon, tandis que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a rappelé que Mme de Sarnez "avait à l'Assemblée nationale le respect de tous".
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a elle aussi reconnu "un choc pour tous". "Au-delà de nos divergences politiques, elle était une présidente de commission investie, respectueuse et attentive à tous les députés", a-t-elle estimé.
Celle qui avait entamé sa vie militante en 1974 pour soutenir la candidature de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 a également reçu les hommages de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre: "Marielle de Sarnez était notre soeur en Giscardisme. D'une vive intelligence, elle était une femme de convictions, à l'aise dans la complexité politique. Son caractère affirmé n'affaiblissait en rien une générosité chaleureuse. Marielle avait l'amitié heureuse. Profonde peine."
Née à Paris dans le VIIIe arrondissement, Marielle de Sarnez y avait mené une grande partie de sa carrière. Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, elle a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d'union RPR-UDF. Cette européenne convaincue avait ensuite été élue députée européen en 2009.
Sa nomination en mai 2017 dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe comme ministre des Affaires européennes aurait dû être le couronnement de sa carrière. Mais elle ne restera en poste qu'un mois et quatre jours. L'ouverture en juin suivant d'une enquête préliminaire du parquet dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste la conduit à démissionner, tout comme François Bayrou, éphémère ministre de la Justice. Investie dans la foulée aux législatives par LREM, elle avait été élue députée de Paris (11e circonscription) et avait pris la présidence de la prestigieuse commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.