Au surlendemain de leur union religieuse à Potsdam, le prince Georg Friedrich de Prusse, chef de la maison de Hohenzollern, âgé de 35 ans, et la princesse Sophie d'Isenburg se sont mariés religieusement samedi 27 août 2011, lors d'une cérémonie en l'église de la Paix de la capitale du Land de Brandebourg (nord-est du pays) qui était retransmise en télévision et sur Internet, avant de recevoir des centaines de convives de marque au château Sanssouci et dans les jardins d'inspiration anglo-chinoise nées au XVIIIe siècle du désir de Frédéric Le Grand, lequel en avait fait sa résidence d'été.
La veille, c'est une mariée très colorée, vêtue d'un bleu azur qui ressortait énergiquement sur fond de tapis rouge et parant sa peau diaphane, qui était apparue au bras de son époux au regard de la loi pour assister, à Berlin, à un concert caritatif au profit de la Fondation Princesse Kira de Prusse. Mais le jour J venu, pour s'avancer jusqu'à l'autel de la Friedenskirche de Potsdam et y prendre pour époux l'héritier légitime du dernier empereur d'Allemagne devant Dieu, la princesse Sophie d'Isenburg, 33 ans, avait opté pour une robe de mariée d'un irréprochable classicisme, réalisation d'un couturier allemand (Wolfgang Joop) faite de soie, de tulle et d'organza, agrémentée d'un diadème, apanage hérité de la tradition familiale de la maison princière de Hesse.
Si le public allemand, pourtant gourmand des faits d'armes impliquant les familles royales, ne s'est pas franchement emballé pour ce chapitre de la sienne et l'événement mondain le plus important de l'année 2011 que constituaient les noces de l'héritier légitime (titre conservé au prix d'une bataille judiciaire acharnée soldée en 2005) du dernier empereur, cela n'a pas empêché les intéressés et quelque 600 invités de prestige de célébrer par la même occasion dans les fastes du Versailles teuton - le château Sanssouci - le 950e anniversaire de la maison de Hohenzollern. Dynastie dont sont issus électeurs brandebourgeois, rois de Prusse et empereurs d'Allemagne, soit 900 ans de règne, jusqu'à l'abdication de Guillaume II en 1918 au sortir de la Première Guerre mondiale, avec l'avènement de la République de Weimar.
Après un service religieux oecuménique du fait des confessions respectives des mariés (luthérienne pour lui, catholique pour elle), les amoureux, qui avaient annoncé leurs fiançailles le 21 janvier 2011 et qui avaient depuis paru en public pour les noces du prince Albert et de Charlene ainsi que celles du prince Rashid de Jordanie et de Zeina, se sont transportés à quelques kilomètres de Potsdam pour recevoir tout le gotha dans l'ancienne résidence d'été du roi de Prusse Frédéric le Grand, pour un dîner aux chandelles.
Le petit-fils du prince Louis-Ferdinand Ier de Prusse, arrière-arrière-petit-fils de l'empereur Guillaume II, et la fille du prince Franz Alexander von Isenburg étaient bien évidemment entourés de leurs parents - la duchesse Donata d'Oldenburg, veuve de Louis Ferdinand de Prusse, décédé alors que son fils Georg Friedrich n'avait qu'un an, et le prince Alexandre et la princesse Christine d'Isenburg -, et de leurs frères et soeurs : la princesse Cornelie-Cecile de Prusse du côté du marié, et, de celui de la mariée, ses frères le prince Alexandre et le prince Viktor d'Isenburg, sa soeur l'archiduchesse Katherine d'Autriche avec son époux l'archiduc Martin, sa soeur la princesse Isabella de Wied et son époux le prince Carl.
Parmi les invités, on comptait notamment le prince Laurent de Belgique (qui a réussi à ne pas se faire remarquer, cette fois, contrairement à son déplacement pour le mariage monégasque début juillet), la princesse Sibille de Luxembourg (épouse de Guillaume de Luxembourg, frère du grand-duc Henri), le prince Hassan de Jordanie et son épouse depuis 43 ans, la princesse Sarvath, représentant des familles royales régnantes. Mais aussi : la grande-duchesse Maria Vladimirovna de Russie, son fils le grand-duc Georgy Mikhailovic de Russie, prince de Prusse, Lord et Lady Nicholas Windsor avec leurs jeunes enfants Albert et Leopold, le prince Eduard d'Anhalt et son épouse Corinna, Charles et Camilla de Bourbon-Siciles...
Après ce coup d'éclat pour lequel le grand public ne s'est finalement que peu extasié, le prince Georg Friedrich de Prusse et sa femme la princesse Sophie vont retourner à leur tâches de consulting à Berlin ainsi qu'à la discrétion qui les caractérise. S'il a mis un point d'honneur à défendre son titre de prétendant au trône impérial face aux attaques de ses oncles, le jeune chef de la maison de Hohenzollern n'entend pas interférer sur l'échiquier politique et ne se répand pas dans les médias. D'ailleurs, malgré la retransmission télévisée de son mariage religieux, le couple, peu médiatique, ne s'est absolument pas exprimé dans à propos de son bonheur nuptial.