Le 28 août 2011, Ricardo, ancien joueur légendaire et entraîneur du PSG, était victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en plein match. Alors entraîneur du Vasco de Gama, il en est aujourd'hui le directeur sportif, avant de retrouver un banc de touche. Depuis Rio de Janeiro, Ricardo Gomes Raymundo s'est confié au quotidien L'Équipe.
Si la démarche est encore parfois hésitante et la poignée de main fuyante, le Brésilien aux 48 sélections en équipe nationale a retrouvé l'essentiel de ses capacités, lui qui avait connu dix jours de coma à la suite de cet AVC survenu durant le derby face au Flamengo. A 48 ans, Ricardo est de retour aux affaires, mais loin du terrain où il distillait ses conseils techniques. "Je me sens bien, raconte-t-il 22 mois après son AVC. J'ai presque récupéré toutes mes facultés. J'ai encore un manque de sensibilité du côté droit, qui m'empêche de faire certains mouvements, comme boutonner une chemise ou plier une feuille de papier. J'ai aussi quelques difficultés à me déplacer. Mais, pour le reste, je peux conduire, je peux travailler, je peux vivre !"
Et vivre, cela passe par le football pour Ricardo, 48 ans, lui qui donna le titre de champion de France au PSG en 1994 en inscrivant le but victorieux face à Toulouse. Pourtant, Ricardo a eu beaucoup de chance et ne doit sa survie qu'au fait d'avoir fait son AVC en plein match : "J'ai vraiment failli mourir. Dans mon malheur, j'ai eu la chance que cet accident se produise en plein match. L'ambulance était à quelques mètres du banc de touche et j'ai été transporté à l'hôpital rapidement. Il se trouve aussi que, au même moment, le neurochirurgien arrivait à l'hôpital pour visiter un patient."
La suite ? Ricardo reste 10 jours dans le coma avant de retrouver sa maison même si ce n'était pas la grande forme comme il l'explique avec le sourire. "Il a fallu quasiment tout reprendre à zéro, poursuit-il. D'abord réussir à me lever du lit, puis réapprendre à marcher, à parler aussi. Au début, c'est le français et pas le portugais qui me venait. C'était très bizarre. Aujourd'hui, c'est l'inverse, je ne retrouve plus trop mon français."
Petit miraculé selon les médecins et chirurgiens qui pensaient qu'il resterait hémiplégique du côté droit, Ricardo met sa guérison au crédit des nombreux soutiens reçus tout au long de sa convalescence : "Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de messages, de cadeaux, de lettres que j'ai reçus pendant toute cette période. Ce sont ces gens qui m'ont donné la force de me battre et me poussent encore aujourd'hui. A côté de l'hôpital, il y a encore un graffiti géant que les supporters du Vasco ont peint pour moi. C'est quelque chose de magnifique, de touchant."
A terme, le Brésilien, qui avance l'héritage génétique pour expliquer son AVC - "Mon père est mort d'un AVC à quarante-quatre ans. C'est comme ça, c'est un défaut de fabrication"- se verrait bien endosser à nouveau son costume d'entraîneur : "Quand je me sentirais à 100%, je pourrais envisager de redevenir entraîneur. Pour l'instant, il n'en est pas question."