






"C'est une première danse très prometteuse", a jugé Jean-Marc Généreux, au terme de la prestation de Julie Zenatti sur un chacha, ajoutant : "Vous êtes un couple qui va aller très loin." Après sa première sortie réussie la semaine dernière, lors du lancement de la 14ᵉ saison de Danse Avec les Stars, Julie Zenatti et son danseur Adrien Caby retrouvent ce soir le parquet de l’émission de divertissement de TF1.
La prédiction de Jean-Marc Généreux se vérifiera-t-elle ? L’avenir le dira, mais une chose est sûre, l’artiste révélée il y a 25 ans, dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris, ne manque pas de talent. Et à défaut de pouvoir prédire ce que son futur de danseuse lui réserve, son passé artistique prouve que la chanteuse n’usurpe en rien sa place de star de la chanson française. Beaucoup ignorent sans doute qu’elle aurait même pu être propulsée plus tôt au sommet des hits parades, donnant raison au célèbre adage de Corneille selon lequel "aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années".
Celle qui a fêté ses 44 ans le 5 février dernier, et qui a une histoire particulière avec la femme de Vianney, a connu très jeune une première expérience dans le grand bain du show-business. Expérience plutôt mitigée si l’on en croit les souvenirs qu’elle en a gardés et sur lesquels elle revenait il y a 4 ans dans Non Stop People au micro d’Evelyne Thomas qui l’interrogeait…
Julie Zenatti ne doit pas tout à fait au hasard sa passion pour la musique. Bien que ses parents, Pierre et Elisabeth Zenatti, aient tous deux exercé le métier d’agents immobiliers, la fillette, depuis le quartier de Montmartre où elle a grandi, a toujours baigné dans une ambiance musicale. Son père, pianiste amateur, l’accompagnait lorsqu’elle donnait de la voix en privé. Mais c’est du public que la révélation est venue. En l’occurrence, de celui qui écoutait un soir d’été l'interprétation de la petite Julie, 13 ans à peine, dans un karaoké organisé par un club de vacances.
Dans l’assistance, un estivant pas comme les autres. Il est directeur commercial dans la maison de disque EMI et perçoit, en entendant l'adolescente chanter, tout le potentiel de sa sublime voix. Rapidement, on lui fait signer un contrat et enregistrer un premier disque : Mon amie pour la vie.

Puis, tout s’accélère et s’ensuit pour l’adolescente une inoubliable aventure qui va hélas s’achever prématurément. Aussitôt après ce premier morceau, sa maison de disque lui propose une expérience incroyable pour son jeune âge : aller enregistrer en Angleterre, à Londres, aux côtés de deux monstres sacrés de la musique anglo-saxonne.
Le premier s’appelle Gerry DeVeaux. En ce milieu des années 90, cet auteur-compositeur originaire des Bahamas peut déjà se targuer d’avoir signé de très grands tubes. Il est notamment l’auteur de Be My Baby, le célèbre morceau que Vanessa Paradis sort en 1992 sur son album éponyme. Un album que DeVeaux co-écrit avec Lenny Kravitz. Un an plus tard, c’est d’ailleurs pour ce dernier que DeVeaux écrit Heaven Help sur le fameux album Are You Gonna Go My Way.
Ce duo artistique masculin fonctionne à merveille pendant qu’en coulisses, un autre duo se forme entre Lenny Kravitz et l’interprète de Joe Le Taxi : une histoire qui durera entre 1991 et 1997.
Sans surprise, la deuxième star avec qui on propose à la jeune Julie Zenatti de travailler lors de son escapade anglaise est donc… Lenny Kravitz. "Je pars avec ma mère à Londres un week-end parce qu’il n’y a pas école. Moi, je ne sais pas trop ce que je vais y faire. On se balade et je me retrouve dans un studio avec elle", évoque Julie devant Evelyne Thomas.
Dans ce studio, les célébrités se bousculent ainsi qu’en atteste cette anecdote rapportée par Julie. "Moi, je suis dans le studio avec Gerry Deveaux et mon directeur artistique de l’époque, Laurent Manganas, ils étaient en train de me montrer les traductions de textes anglais pour les passer en français et moi je trouvais ça nul et sans intérêt parce que j’étais petite. Et ma mère va se faire un café dans le hall et elle n’y arrive pas. Un gentil monsieur vient le lui faire. Ma mère vient me voir et me dit : 'ils sont très sympas.' Et le directeur artistique nous dit : 'c’était George Michael.'"

Pourtant, ce contexte artistique dans lequel baigne la jeune chanteuse française pendant quelques semaines ne va rien donner. "L’affaire va faire chou blanc, le disque ne va pas sortir", résume Evelyne Thomas qui demande alors à celle qui est entre-temps devenue maman de deux enfants, si sur le moment, elle a été déçue : "Je ne suis pas déçue", lui répond Julie Zenatti. "Je ne voulais pas. Quand on a enregistré ce single, j’ai trouvé ça super. L'expérience d’être en studio, d’être guidée, d'entendre ma voix différemment, qu’on me pousse aussi à faire d’autres choses, j’ai trouvé ça super. Et après, s‘instaurent tous les rendez-vous. Tous les jeudis, j’allais chez EMI qui m’avait signée pour écouter des chansons et faire un disque. Sauf que moi, j’avais 13 ans et je n’en avais rien à faire."
Sur quel projet travaillait-elle exactement avec ces pontes de la musique anglo-saxonne ? C’est assez flou. Un duo avec Lenny Kravitz, ainsi qu’on le lit parfois ? L’interprétation d’un morceau qu’il avait écrit, comme le présument plutôt certains de ses fans sur des forums ? On n’a pas la réponse. Mais une certitude demeure : l’aventure ne lui a pas laissé que de bons souvenirs.
"À chaque fois, c’était très douloureux", affirme même Julie Zenatti sur le plateau de Non Stop People, en expliquant : "J’ai fait ma première séance photo et vous savez, c’était l’époque où, à 13 ans, on a une grosse tête et un petit corps. Et on ne s’aime pas et on ne se trouve pas jolie. Et tout ça me gênait beaucoup. J’en ai parlé avec mes parents qui en ont parlé et on s’est dit que c’était pas le moment, que j’étais trop petite."
Le moment viendra un peu plus tard. Deux ans après cette expérience londonienne, Julie Zenatti, qui a connu, enfant, les affres d'une agression sexuelle, rencontre Luc Plamondon, qui lui propose d’auditionner pour la comédie musicale Notre-Dame de Paris, qu’il est en train de préparer. C’est enfin l’heure de l’éclosion pour Julie Zenatti-Fleur de Lys. Elle a 15 ans.