Vendredi et hier, samedi 13 avril, Booba a mis le feu au Zénith de Paris pour le plus grand plaisir de ses fans. Alors qu'il devait récemment annuler un concert à Montréal, refoulé par les douanes canadiennes, le rappeur a tout donné à l'occasion de ses deux dates parisiennes. Le rappeur du 92 a retrouvé avec bonheur son premier public, présent depuis le début, et a assuré pendant plus de deux heures.
Des concerts durant lesquels, il a interprété les titres de son dernier album, Futur. De Maître Yoda à Maki Sall en passant par Jimmy, Caramel et même C'est la vie son featuring avec 2 Chainz, Booba a fait des heureux dans la salle parisienne endiablée pour l'occasion. Des morceaux A cappella rechanté avec la musique, des anciens tubes inoubliables de son premier album Mauvais oeil avec son ancien groupe Lunatic, B2O a mis les petits plats dans les grands. Une générosité scénique digne des plus grands !
Maître du rap français qui semble indétrônable, il n'a d'ailleurs pas manqué de tacler son pire ennemi La Fouine, qu'il affrontait récemment dans une mémorable bagarre.
Avant son concert, le rappeur de "Boulbi" se confiait au cours d'une interview vérité au site du Nouvel Obs, une belle consécration. Si Booba est sans contexte un homme, un vrai, un dur, il n'en reste pas moins un adepte de la caricature dans ses textes : "Sur le champ d'bataille coule dans mes veines du champagne, dans ma tête plein de billets font les cents pas, on ne fait que me prêter de l'amour que je n'rends pas". Mais qui est vraiment B2O ?
De son enfance, il confie : "Je n'ai pas grandi avec mon père, mais avec une mère seule qui se débrouille. Elle a fait plusieurs boulots, du secrétariat, du ménage. Y'avait à manger, mais pas de quoi acheter ma première voiture. Mon père, lui bossait en boîte de nuit, mais je ne sais pas trop ce qu'il y faisait. Il accueillait les gens."
Né à Boulogne-Billancourt, il a vécu à Meudon mais aussi dans le sud de la France avant d'investir Miami.
Souvent viré de cours, il n'est pas mauvais quand il veut. "C'était plus rude qu'à Paris dans le sens où là-bas je subissais encore plus le racisme. Dans beaucoup d'endroits, j'étais vraiment le sale noir. A Paris je le sentais moins. Ces problèmes de racisme m'ont rendu rebelle. Aujourd'hui ça peut encore arriver, mais je ne peux pas dire que j'en souffre", raconte le rappeur de 36 ans.Une mère athée, un père musulman, comme tout le reste de sa famille sénégalaise, Booba, lui, ne pratique pas. Il avoue : "Encore un problème de discipline."
Après un voyage à Détroit à l'âge de 14, 15 ans dans le cadre d'un échange de correspondant, Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, se passionne pour les États-Unis, dont il l'aime la culture musicale.
Rebelle, il a comme tout rappeur qui se respecte un casier judiciaire bien fourni. Il raconte : "J'ai braqué un taxi. On m'en parle toujours, mais je n'ai pas fait que ça dans ma vie. C'est une chose parmi tant d'autres dans mon casier judiciaire. J'ai fait de la prison pour des problèmes de stupéfiants, pour tentative de meurtre. Ça ne sert à rien d'en parler, je préfère qu'on dise que j'ai eu des problèmes judiciaires plutôt qu'on dise que j'ai braqué un taxi. J'ai fait Bois d'Arcy, la Santé, Nanterre. A trois reprises : la première fois j'ai été condamné à trois ans, j'ai fait 18 mois. La deuxième fois j'ai fait quatre mois, et la troisième fois j'ai fait deux mois. En ce qui me concerne, j'en suis sorti plus fort et plus malin."
Aujourd'hui, il confie que l'argent est une liberté. L'argent gagné par la musique lui a enlevé pas mal de soucis qu'il avait dans la tête : "Si le Loto existe depuis si longtemps, ce n'est pas par hasard. Les gens rêvent de gagner le super gros lot. Faut pas se voiler la face, je n'idolâtre pas l'argent, c'est juste un passeport pour faire ce qu'on veut."La musique, c'est un exutoire. Si ses textes sont parfois violents, ces derniers lui permettent de se défouler et lui ressemblent.
Au sujet de La Fouine, son ennemi juré qu'il n'hésite jamais à tacler, il confie : "C'est pas du marketing quand on se met sur la gueule. Y'a des caméras de surveillance où on nous voit en train de nous battre. Après, si nos fans se battent entre eux, j'en n'ai rien à foutre. Je ne suis pas responsable. Je vis ma vie. Quand je m'embrouille avec quelqu'un, c'est entre lui et moi. Les autres, j'en n'ai rien à foutre. Moi je ne me pose pas la question. Quand je fais une chanson, je ne me dis pas que des milliers de fans me regardent. Je ne suis pas le seul à faire du rap sur Terre. Je ne me prends pas pour le nombril du monde, je ne suis pas un leader d'opinion. Les jeunes peuvent d'identifier à moi comme à Superman, c'est pas pour autant qu'ils vont se jeter par la fenêtre en pensant voler."
Mais B2O n'a peur de personne, il est quoi qu'il en soit indétrônable. Vendredi soir, sur la scène du Zenith, il a reçu une sacrée récompense : un disque de platine. Une récompense que la magnifique Rosa Acosta, débarquée tout droit des États-Unis, est venue lui remettre. Une surprise de taille qui a laissé le public bouche bée !
Hier soir, samedi 13 avril, il a pu fêter dignement ces évènements lors d'un after show endiablé au Palais Maillot, à Paris. Toujours looké et mystérieux, B2O a fait la fête jusqu'au bout de la nuit.Comme le dit si bien, Booba, "il n'en restera qu'un à la fin"...